« Il existe toujours une marge de manœuvre pour une solution politique à la crise libyenne », a affirmé, hier, au forum d'Echaâb, le directeur général de l'Institut national de recherches stratégiques globales (INSEG), Liès Boukraâ. Le chercheur a précisé que les pays occidentaux, en particulier les Etats Unis, la Grande-Bretagne et la France, sont en phase d'échéances électorales. Selon lui, « ils n'ont pas intérêt, de ce fait, à ouvrir de nouveaux fronts de combats ». Il a estimé qu'« aucun Etat ne peut régler seul un conflit régional », a-t-il souligné plaidant pour la constitution des alliances régionales à l'image l'Union du Maghreb arabe. Le docteur Boukraâ préconise, par ailleurs, de conforter le rôle de l'Algérie sur la scène internationale. Il a souligné que l'Algérie est le seul pays de la région qui s'oppose à une intervention militaire en Libye. « Dans les pays du Maghreb, le Maroc ne veut pas la paix. Les Tunisiens étaient auparavant contre une intervention militaire, avant de changer d'avis », a-t-il regretté. Sur le flanc Est de la Libye, « l'Egypte est pour la guerre » de même que le Qatar et l'Arabie saoudite pour des raisons propres à ces pays, a-t-il souligné. « Le régime égyptien veut se légitimer par la lutte contre le terrorisme, et le président soudanais Omar el Bachir, qui assure être contre une intervention militaire soutient en réalité et toujours les nébuleuses islamistes » a-t-il expliqué. De par sa position géographique et la diversité des intérêts et des intervenants, la Libye devient « une centralité », a poursuivi le chercheur, prévenant contre la complexité de ce conflit, « même si le volet politique a pris de l'ampleur sur les autres composantes de ce conflit (tribal, sociétal, ethnique, régional,...) », a-t-il souligné. Le DG de l'INESG a indiqué que sans facteurs et « relais » internes, il ne peut y avoir de régionalisation et encore moins l'internationalisation d'un conflit. C'est ainsi qu'agit le système capitaliste international pour régler sa crise actuelle. Après avoir encouragé, à une certaine période, la création des Etats-Nations, une autre logique s'est mise en place. « Il (système capitaliste international) cherche actuellement à les détruire pour assurer ses approvisionnements en matières premières à moindre prix et à assurer en même temps la sécurité d'Israël », a-t-il conclu.