Les affrontements entre l'armée régulière soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) se poursuivaient mercredi pour le cinquième jour consécutif à Khartoum alors que les combats ont fait près de 200 morts en quatre jours à travers le pays, rapportent des médias. D'après ces sources, des milliers de Soudanais fuyaient la capitale soudanaise en tentant de passer sous les tirs croisés des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, et de l'armée que dirige le général Abdel Fattah al-Burhane. Alors que les combats connaissent parfois de brèves accalmies - le plus souvent le temps de recharger des munitions ou de se déplacer de quelques rues - chaque jour des grappes de familles sont parvenues à sortir de la capitale. Car la vie n'y est plus tenable depuis samedi: l'électricité et l'eau courante ont disparu - et ne reviennent en certains endroits que quelques heures à peine - et les balles perdues transpercent régulièrement un mur ou une fenêtre. Pire, parfois un missile venu du ciel réduit un immeuble ou un hôpital à un tas de gravats, a-t-on fait savoir. Déjà lundi soir, l'ONU recensait près de 200 morts, plus de 1.800 blessés, et tous les médecins le répètent, aucun bilan n'est fiable tant le champ de bataille est dangereux: de nombreux corps et de nombreux blessés n'ont pas encore été trouvés. Les combats ont déjà fait fermer sept hôpitaux à Khartoum, rapportent des médecins, alors que la plupart des autres ne peuvent plus opérer, parce qu'ils n'ont plus de matériel, parce que des combattants les occupent ou parce que les soignants, pris sous les tirs, n'ont pas pu prendre leur poste. Depuis le déclenchement de ces combats samedi, la communauté internationale ne cesse d'appeler au dialogue. Mais les camps rivaux restent sourds aux appels au cessez-le-feu ou au moins à une trêve temporaire pour évacuer les civils des quartiers les plus dangereux.