Le Conseil militaire de transition (CMT) au pouvoir au Soudan a annoncé vendredi que neuf membres des Forces de soutien rapide (FSR) avaient été interpellés pour implication dans des violences. Suite aux « récents incidents » survenus à Al-Obeid (centre) et à Omdurman, près de Khartoum, « neuf soldats des FSR ont été renvoyés et placés en garde à vue », a indiqué Shams-Eddine Kabashi, porte-parole du CMT, dans un communiqué. Il a accusé le comité de sécurité de l'état du Kordofan-Nord d'être coupable de « défaillance », avertissant que lui et le gouverneur de cet Etat « seront punis ». Le comité de sécurité du CMT a déclaré jeudi que les auteurs de la fusillade survenue lundi à Al-Obeid avaient été identifiés comme étant sept membres des FSR qui gardaient une banque franco-soudanaise. Le général Jamal Omar, membre du Conseil militaire de transition au Soudan, avait affirmé mercredi soir que les membres d'une force paramilitaire sont responsables de la mort de six manifestants, dont quatre lycéens, tués par balles lors d'un rassemblement lundi dans le centre du pays. Cinq personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées lors de cette fusillade qui a pris pour cible une manifestation d'étudiants.L'incident a déclenché une vague de colère et de nombreuses manifestations dans les villes soudanaises, en particulier parmi les étudiants. Les autorités ont été obligées de suspendre mercredi les cours dans toutes les écoles du pays. Quatre manifestants ont ensuite été tués jeudi à Omdurman, une ville à l'ouest de la capitale, Khartoum, lors d'un rassemblement réclamant la punition des auteurs de la fusillade d'Al-Obeid, selon des informations. Dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aujourd'hui numéro deux du Conseil militaire au pouvoir, les RSF sont également accusées de la dispersion brutale le 3 juin d'un sit-in de manifestants devant le siège de l'armée à Khartoum, pour réclamer un pouvoir civil. Depuis décembre, la répression de la contestation a fait plus de 250 morts, dont 127 manifestants tués le 3 juin, selon un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités ont donné un bilan bien plus faible.