Plusieurs Etats et organisations internationales ont fermement condamné, jeudi, l'autodafé d'un exemplaire du Saint Coran par un extrémiste devant la Grande mosquée de Stockholm, en Suède, qualifiant cet acte de "méprisable", "provocateur" et "inacceptable". Dans ce sens, l'Algérie a fermement condamné cet incident, le qualifiant de "provocateur" et de "contraire aux valeurs de la tolérance et du vivre-ensemble". "L'Algérie condamne fermement les actes d'extrémistes suédois ayant brûlé un exemplaire du Saint Coran devant la Grande mosquée de Stockholm, après avoir reçu l'autorisation des autorités suédoises d'organiser une manifestation pour commettre cet acte odieux et irresponsable", a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. La même source a précisé que "l'Algérie réaffirme son rejet total de cet incident provocateur, commis au premier jour de l'Aïd al-Adha, et insiste sur le fait que ces pratiques abjectes et répétées sont de nature à provoquer la haine et les sentiments religieux des musulmans, car portant profondément atteinte aux valeurs de liberté sur lesquelles reposent les sociétés avec tout ce qu'elles véhiculent comme valeurs humaines", renouvelant son appel "à promouvoir les valeurs de tolérance, de dialogue et du vivre-ensemble, à rejeter l'extrémisme et à empêcher toute atteinte aux religions et à tout ce qui leur est sacré". De son côté, la Russie a exprimé par la voie de son président, Vladimir Poutine, sa désapprobation et son rejet total de tels actes, dénonçant la passivité des autorités suédoises devant un tel acharnement contre l'Islam. "C'est un sanctuaire pour les musulmans et pour tous les autres. Nous savons que dans d'autres pays, ils agissent différemment. Ils ne respectent pas les sentiments religieux des gens et disent que ce n'est pas un crime", a souligné Poutine depuis Derbent au Daghestan, où il est en visite, rappelant que l'Islam est une religion de tolérance et du vivre-ensemble et qu'il a apporté beaucoup pour la Russie. De leur côté, la Turquie, le Qatar, l'Iran, la Mauritanie, l'Irak, l'Arabie saoudite, l'Egypte et le Liban ont tenu à condamner énergiquement cette énième provocation contre l'Islam et les musulmans. "Je maudis l'action, l'acte méprisable commis contre notre Livre Saint, le Saint Coran, le premier jour de l'Aïd al-Adha", a écrit le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, sur son compte Twitter, dénonçant lui aussi l'immobilisme des autorités suédoises devant un tel agissement. "Fermer les yeux sur des actes aussi atroces, c'est être complice", a-t-il ajouté. "Le gouvernement et le peuple de la République islamique d'Iran (...) ne tolèrent pas une telle insulte" et "condamnent fermement, cet acte provocateur, irréfléchi et inacceptable", a déclaré, de son côté, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanan. == Des organisations internationales et continentales condamnent == Emboîtant le pas aux Etats, plusieurs organisations internationales et continentales ont fait part de leur colère et désapprobation d'un tel acte qui ne peut que nuire aux valeurs humanitaires à même de consolider les liens fraternels et la communion à travers le monde. Ainsi, l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) a indiqué dans un communiqué que cet incident va totalement à l'encontre des valeurs de tolérance et de paix auxquelles aspire la communauté internationale. L'OCI a mis ainsi "en garde contre la gravité de ces actes qui sont contraires aux efforts internationaux visant à diffuser les valeurs de la tolérance, et à mettre un terme à l'extrémisme". La Ligue des Etats arabes a, de son côté, condamné, par la voix de son secrétaire général, Ahmed Aboul-Gheit, cet incident fort regrettable, appelant "à ne plus tolérer de pareils actes". Dans un communiqué, Aboul-Gheit a condamné notamment "la facilité avec laquelle des extrémistes ont pu mener leur acte", soulignant que "les Etats ont une obligation de veiller sur le respect des cultures et religions d'autrui et non pas de soutenir ou de cautionner de tels gestes". Même son de cloche chez le Parlement arabe. Dans une déclaration rendue publique, son président Adel Al-Assoumi a indiqué que "l'impunité observée devant de tels agissements ne peut qu'attiser la haine envers les musulmans et l'Islam", appelant à "sanctionner sévèrement de telles dérives". La Mosquée Al-Azhar et le Conseil de coopération des pays du Golfe ont condamné, eux aussi, vigoureusement cet énième acharnement contre l'Islam, appelant la communauté internationale "à ne pas rester passive devant de telles agressions qui ne peuvent qu'entraver l'épanouissement des valeurs de paix, de tolérance et de pardon".