La situation humanitaire dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée empire davantage, mercredi, du fait de la poursuite de l'agression sioniste pour le cinquième jour consécutif et du siège total imposé par l'entité sioniste, mettant en péril la vie de centaines de milliers de personnes innocentes et sans défense. Selon la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, les stocks de médicaments dans les hôpitaux encore en activité dans la bande de Ghaza, s'épuisent dangereusement. "La situation est très difficile, les stocks de médicaments s'épuisent dans la bande", a alerté la ministre, dénonçant "la fermeture des accès par les forces d'occupation pour acheminer des convois de médicaments". La même source a souligné que "plusieurs hôpitaux ont été totalement ou partiellement détruits par les bombardements des forces d'occupation". Mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé en vain l'ouverture d'un couloir humanitaire vers la bande de Ghaza, pour atténuer un tant soit peu la pénurie des médicaments. Le manque de médicaments et de la nourriture dans les quartiers de la bande de Gahza, ainsi que de l'électricité a poussé, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), quelque 264.000 personnes à se déplacer à l'intérieur de l'enclave palestinienne. "Soit 10% des 2,3 millions d'habitants de Ghaza", a fait savoir Ocha, notant qu'"avec la poursuite des bombardements (des forces d'occupation), ce nombre devrait encore augmenter". L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) -qui a perdu neuf de ses employés, tués dans des raids sionistes- avait fait savoir déjà lundi que plus de 37.000 Palestiniens de Ghaza ont trouvé refuge dans 83 de ses écoles. De son côté, l'ONG Human Rights Watch (HRW), tout en dénonçant la "punition collective" décidée par l'entité sioniste à l'encontre des Palestiniens dans la bande de Ghaza, en les privant d'électricité, d'eau, de nourriture et de carburant, a mis en garde contre une véritable crise humanitaire. Dans le même ordre d'idées, le Programme alimentaire mondial (PAM) s'est dit "profondément inquiet" des difficultés d'accès aux produits alimentaires de base, notamment dans la bande de Ghaza en raison de l'escalade sioniste en cours. Pour le représentant palestinien permanent auprès des Nations unies, Riyad Mansour, la situation humanitaire dans la bande de Ghaza risque de tourner en génocide. "Une déshumanisation aussi flagrante et des tentatives visant à bombarder un peuple pour le soumettre, à utiliser la famine comme méthode de guerre et à éradiquer son existence nationale ne sont rien de moins qu'un génocide", a écrit le diplomate dans une lettre adressée mardi au Conseil de sécurité de l'ONU. Les aides internationales aux Palestiniens s'amenuisent Déjà insuffisantes bien avant l'escalade de l'entité sioniste contre la bande de Ghaza, les aides humanitaires internationales en direction des Palestiniens risquent de se raréfier dans les prochains jours, en raison du parti pris flagrant de certains Etats avec l'occupant. La Norvège, qui préside le groupe des donateurs pour la Palestine, a demandé d'ailleurs mercredi à la communauté internationale de maintenir son aide financière aux Palestiniens. "La situation ne fera que se détériorer encore plus si la communauté internationale suspend ou réduit son aide à ce moment critique", a déclaré la cheffe de la diplomatie norvégienne, Anniken Huitfeldt. Avant d'ajouter : "En tant que présidente du groupe des donateurs internationaux (AHLC), la Norvège encourage la communauté internationale à poursuivre son assistance financière au peuple palestinien". "Cela inclut le soutien à l'Autorité palestinienne canalisé via la Banque mondiale, l'assistance via des organisations internationales telles que les agences de l'ONU et le soutien aux organisations humanitaires", a-t-elle souligné. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a averti lui aussi contre les répercussions de ladite démarche. Commentant lundi l'intention des pays de l'Union européenne (UE) de suspendre les aides au développement à l'endroit des Palestiniens, Guterres a appelé en urgence le président du Conseil européen, Charles Michel, lui demandant de convaincre les Vingt-Sept de surseoir à une démarche aux conséquences imprévisibles. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a plaidé, lui aussi mardi, pour "un soutien financier durable" aux Palestiniens. A rappeler qu'après l'opération "Déluge d'Al-Aqsa" lancée par la résistance palestinienne en riposte aux crimes de l'occupation sioniste, plusieurs pays tels que l'Allemagne, la Suède et le Danemark, ont annoncé une suspension de leur aide au développement -mais pas de leur aide humanitaire- aux Palestiniens.