Pour le dixième jour consécutif, les bombardements israéliens contre Ghaza se sont intensifiés, hier, en prenant pour cible des quartiers résidentiels, causant de nombreux blessés parmi les civils. Hier, le ministère palestinien de la Santé a révélé que 219 Palestiniens sont tombés en martyrs et 1 530 autres ont été blessés, suite notamment aux bombardements massifs par les forces terrestres, maritimes et l'aviation israélienne depuis 10 jours. Plus en détail, le rapport publié par le ministère indique que parmi les 219 martyrs figurent 63 enfants, 36 femmes et 16 vieillards tués dans la bande de Ghaza. Dans ce même contexte, les forces israéliennes ont effectué une campagne d'arrestations à grande échelle en Cisjordanie et dans les territoires palestiniens de 1948 occupés, indique l'agence palestinienne d'information Wafa, qui précise que la police israélienne a arrêté une vingtaine de Palestiniens dans plusieurs provinces de la Cisjordanie et 58 jeunes Palestiniens dans les territoires de 1948. Cela intervient dans un contexte où les deux millions d'habitants de Ghaza vivent un désastre humanitaire en raison du blocus israélien auquel ils sont soumis depuis 2007 et qui a gravement endommagé une grande partie des infrastructures, détruit l'économie locale et mis une grande majorité des Palestiniens au chômage et dans la pauvreté. Pour autant, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fait état "d'immenses souffrances humaines et d'importants dommages aux maisons et aux infrastructures vitales à Ghaza", en appelant dans un tweet la communauté internationale à garantir un financement adéquat des opérations humanitaires à Ghaza. L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a déclaré également mardi avoir demandé aux Nations unies de "lancer un appel en urgence pour une aide humanitaire immédiate au peuple palestinien dans la bande de Ghaza". Alors que le Conseil de sécurité tenait simultanément à huis clos sa quatrième réunion d'urgence sur le conflit israélo-palestinien depuis huit jours, Riyad Mansour a aussi jugé "honteux" que le Conseil n'ait toujours pas exprimé de "position unifiée appelant à la fin de cette agression" commise par l'entité sioniste. Depuis huit jours, en effet, les Etats-Unis ont rejeté trois propositions de déclarations formulées par la Chine, la Norvège et la Tunisie, les estimant "contre-productives" à l'égard des efforts de médiation qu'ils mènent en coulisse. Dans ce sillage, la France a déposé mardi soir une résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU, en coordination avec l'Egypte et la Jordanie, qui demande un cessez-le-feu dans le conflit entre l'entité sioniste et Ghaza. La France, qui appelle à un cessez-le-feu rapide depuis plusieurs jours, a indiqué soutenir une médiation menée par l'Egypte. Emmanuel Macron et son homologue égyptien se sont entretenus longuement lundi à ce sujet et ont décidé mardi de solliciter l'appui de la Jordanie. La proposition de résolution française intervient alors que le Conseil de sécurité de l'ONU est bloqué depuis huit jours par les Etats-Unis sur l'adoption d'une simple déclaration sur le conflit, selon des sources diplomatiques. Josep Borrell, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a également appelé mardi "à la cessation immédiate de toute violence et à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu" entre l'entité sioniste et la Palestine. Lors d'un point de presse organisé à l'issue de la vidéoconférence des ministres des Affaires étrangères de l'UE sur la situation au Moyen-Orient, mardi après-midi, M. Borrell a cité une déclaration soutenue par 26 Etats membres, mais bloquée par le veto de la Hongrie, Budapest soutenant Israël. L'UE a ainsi été empêchée d'adopter une position commune sur l'escalade du conflit au Moyen-Orient. Notons que l'assemblée générale de l'ONU tiendra, aujourd'hui, une session spéciale, initiée par l'Algérie et le Niger, pour examiner la situation en Palestine, où les bombardements israéliens ont fait de nombreuses victimes. A. Rafa