La décision du Gouvernement français concernant la reconnaissance dudit "plan d'autonomie pour le territoire du Sahara occidental" constitue une "grave dérive" qui foule aux pieds la légalité internationale et cautionne l'occupation marocaine des territoires sahraouis au mépris de la volonté du peuple du Sahara occidental, ont estimé des responsables sahraouis. Dans une déclaration à l'APS, le membre du Secrétariat national du Front Polisario et président du Conseil national sahraoui, Hamma Salama, a précisé que cette nouvelle position constituait "une grave dérive qui contraste avec le rôle de la France au Conseil de sécurité des Nations Unies et en tant que membre des Amis du Sahara occidental au sein du Conseil, lequel rôle est censé l'engager à respecter les résolutions et la Charte des Nations Unies et à œuvrer à trouver une solution juste à la question du Sahara occidental, qui figure sur la liste des territoires en attente de décolonisation depuis 1963". Salama a ajouté que cette dérive française "torpille les efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura, et menace la paix et la sécurité internationales". Selon le même responsable, cette position intervient "alors que s'accentuent les souffrances du peuple sahraoui en lutte depuis plus de 50 ans pour son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, pourtant garanti par la légalité internationale". Cela étant, cette décision n'entame en rien la volonté du peuple sahraoui, "qui reste déterminé à arracher son droit par la lutte armée, l'unité nationale et la résistance", a-t-il soutenu. De son côté, le membre du Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario et ministre conseiller à la Présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Bachir Mustapha Sayed, a estimé que cette dangereuse position hostile au peuple sahraoui "foule aux pieds la légalité internationale et cautionne l'occupation marocaine des territoires du Sahara occidental". Selon lui, cette décision marque "la fin du mirage du dialogue et des négociations avec la partie marocaine" et appelle "le resserrement du rang sahraoui et la poursuite de la lutte jusqu'au recouvrement, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance". Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l'ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a, lui aussi, déploré cette dangereuse position du Gouvernement français, assurant toutefois qu'elle n'aura aucune incidence sur le statut juridique du territoire ni sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.