Une véritable "révolution diplomatique" a été menée par les représentants du FLN dont le travail constant sur la scène internationale a permis, à l'automne 1955, l'inscription de la question algérienne à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU, a affirmé mercredi à Alger le Moudjahid et ancien diplomate, Noureddine Djoudi. Intervenant lors du Forum du quotidien El Moudjahid dédié à la journée nationale de la diplomatie algérienne, l'ancien diplomate a tenu à rendre un "hommage particulier" au défunt Abdelkader Chanderli qui "a été à la source de l'action diplomatique algérienne aux Nations unies", sans oublier, a-t-il poursuivi, "le travail extraordinaire et remarquable accompli également par M'Hamed Yazid et Hocine Ait Ahmed". Selon Noureddine Djoudi, dès la formation du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Chanderli est devenu son représentant permanent à la fois à New-York auprès des Nations unies et à Washington. Des fonctions qu'il a continué à assumer pendant les premières années de l'Algérie indépendante. Dans ce contexte, M. Djoudi a rappelé que Abdelkader Chanderli qui était journaliste au moment du déclenchement de la guerre de libération nationale, a réussi à "établir des liens étroits, à la fois, avec la presse américaine, et notamment avec la grande centrale syndicale (AFL-CIO) qui avait une influence énorme sur la politique américaine". Ces liens lui ont permis, par la suite, d'"avoir des relations directes, plus qu'amicales, avec la famille Kennedy", a-t-il ajouté lors de cette rencontre intitulée "La diplomatie algérienne aux Nations unies : de Abdelkader Chanderli à Amar Bendjama". Il a affirmé, à ce titre, que le discours de John Fitzgerald Kennedy en faveur de l'indépendance de l'Algérie le 2 juillet 1957, devant le Sénat américain était "pratiquement rédigé par Abdelkader Chanderli". Evoquant la création de l'appareil diplomatique algérien, M. Djoudi a indiqué que "la diplomatie algérienne est née dans la douleur et dans le sillage de son combat pour l'indépendance". "La diplomatie algérienne n'est pas née dans les grandes écoles de formation de diplomates. Elle est née dans le cadre de la lutte armée pour l'indépendance du pays. Nous sommes partis de rien, sans ambassade, sans protection diplomatique, mais simplement avec de simples représentants du FLN, notamment en Europe", a-t-il souligné. Après le déclenchement de la guerre de libération, "il fallait absolument que le monde sache quel était le sens de notre combat et découvre l'histoire millénaire de l'Algérie que l'occupant a essayé d'effacer, a-t-il expliqué. Pour cela, a-t-il poursuivi, "nous avons œuvré à la création d'un mouvement de sympathie pour la révolution algérienne à travers la multiplication des associations d'amis de la révolution". Aujourd'hui, l'ancien diplomate se félicite de la "renaissance" de cette dynamique de la diplomatie algérienne, restée "fidèle à ses principes adoptés pendant la guerre de libération". "Depuis l'élection du président M. Abdelmadjid Tebboune, il y a eu une reprise en main, la diplomatie algérienne est revenue de nouveau à ce qu'elle était auparavant. Sa voix est devenue plus audible", a-t-il fait remarquer, saluant les positions du président de la République sur les questions palestinienne et sahraouie. Le président de l'Association internationale des "Amis de la Révolution algérienne" a rendu également un hommage "appuyé" à l'action de la mission diplomatique algérienne à l'ONU pour son activisme au sein du Conseil de sécurité, notamment à l'ambassadeur Amar Bendjama qui a été "à la hauteur" de la mission qui lui a été confiée. Le représentant du ministère des Moudjahidine qui a lu une lettre au nom du ministre, Laid Rebigua, a salué, de son côté, le "rôle remarquable" du défunt Chanderli dans l'internationalisation de la question algérienne et l'obtention du soutien de l'ancien président américain à l'indépendance de l'Algérie.