Le déploiement d'une force de stabilisation en Guinée-Bissau n'a pas été définitivement tranché, alors que la communauté internationale continuait dimanche de s'intéresser à l'exploitation de tous les leviers possibles pour remettre ce pays d'Afrique de l'Ouest sur la voie de la bonne gouvernance. Lors d'une récente réunion consacrée à cette question avec des partenaires, tels que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et l'Union africaine (UA), aucune décision concrète n'a été prise, même si la volonté d'accompagner la Guinée-Bissau a été réitérée. A défaut d'aboutir à un consensus avec les autorités bissau-guinéennes civiles et militaires sur le "rôle exact" d'une telle mission étrangères, le principal souci exprimé était d'élaborer "un plan d'action susceptible de faire revenir la paix en Guinée-Bissau". En dépit d'une élection présidentielle approuvée par la communauté internationale, le pays du nouveau président Malam Bacai Sanha est toujours, affirment les observateurs, "guetté par des crises politico-militaires internes et les réseaux des narcotrafiquants". Conscients d'une telle réalité qui pèse sur ce pays qui occupe "une position géostratégique importante" en Afrique de l'Ouest, les partenaires sous-régionaux (CEDEAO) appuyés par l'ONU, ont réaffirmé le principe d'œuvrer pour la mise en place de "conditions favorables" en vue d'aider, dans un cadre multilatéral, la Guinée-Bissau à réformer le secteur de la défense et la sécurité. Toutefois, pour la communauté internationale, tout effort consenti dans ce sens et qui ne prendrait pas en compte "la protection des institutions républicaines civiles serait sans grand effet", surtout que l'armée est appelée à assumer sa seule mission de défendre le pays et laisser la politique aux seuls politiciens. D'ailleurs, on affirme du côté du Bureau d'appui des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (ONUGBIS) que la nécessité actuelle est de "poursuivre les réformes en Guinée-Bissau en particulier dans le secteur de la défense, qui doit être une étape vers le renforcement du contrôle civil des institutions de la sécurité du pays". Ce principe est adopté par les autorités bissau-guinéennes qui se rappellent encore les violences ayant marqué la scène politique, mettant ainsi l'accent sur l'impératif de préserver "tout progrès en matière de consolidation de la démocratie et de l'état de droit". Il apparaît déterminant que la réforme des secteurs de la sécurité et de la défense ne pourra, en aucun cas, être reportée et que la Guinée-Bissau devrait être dotée d'"une armée moderne et républicaine avec comme mission l'instauration d'un état de droit". Selon des sources onusiennes l'avènement d'une armée républicaine professionnelle permettra à la Guinée-Bissau de se passer du déploiement d'une force de stabilisation internationale. Par ailleurs, souligne-t-on, les actions internes et internationales visant à normaliser la situation en Guinée-Bissau "devraient être étroitement coordonnées entre bissau-guinéens, d'une part, et partenaires internationaux, d'autre part". Selon l'ONU, une telle vision devrait être concrétisée à travers une conjugaison d'efforts de partenaires internationaux et ceux du président Bissau-guinéen, Malam Bacai Sanha, qui doit également respecter ses engagements de "lutter contre l'impunité, promouvoir la réconciliation nationale et le développement socio-économique".