Les Sénégalais ont célébré vendredi la fête de l'Aïd El-Fitr, communément appelé "Korité" en langue Wolof, dans une ambiance de fraternité et de solidarité entre les fidèles qui ont, cette année, achevé à l'unisson le mois sacré du Ramadhan. Fêté durant plusieurs années dans la dispersion, l'Aïd El-Fitr a pu unir cette fois-ci, toutes les communautés religieuses, à l'exception de la communauté Ibadou Rahmane qui ont annoncé la fin du mois du Ramadhan jeudi, argumentant que le croissant lunaire a été aperçu au Mali et au Niger, pays voisins. L'Aïd lors duquel les Sénégalais rendent visites à leurs familles et proches, en procédant au versement de la Zakat El-Fitr, a été précédé par d'intenses préparatifs marqués notamment par l'achat d'habits vestimentaires et de produits alimentaires indispensables pour les mets et plats prévus à cette occasion. Toutefois, les familles sénégalaises qui ne ratent jamais l'occasion pour bien marquer les fêtes religieuses ont du faire preuve de "prudence dans les dépenses" étant donné que l'événement a coïncidé cette année avec la préparation de la rentrée des classes. "Il est difficile de ne pas mettre la main à la poche et faire plaisir à nos familles dans ce genre de fêtes célébrées depuis des siècles par nos ancêtres. Comme la majorité des pères des familles, j'ai prévu, à cette occasion, un budget spécial, mais il a fallu compter ça avec les dépenses engendrées par l'entrée des classes", a déclaré à l'APS, El Hadji Malick Nidiaye, rencontré dans une boulangerie à Dakar. En outre, pour les commerçants, la fête de l'Aïd El-Fitr ne va pas sans fournir le maximum d'efforts pour "rentrer dans ses fonds" même si les familles sont condamnées à bien étudier et réviser la destination de leur argent. Selon Zakaria Thiam, qui a, tôt le matin, ouvert son échoppe garnie d'effets vestimentaires et de jouets importés de Chine, "il est opportun d'exploiter ce genre de conjonctures qui sont synonyme de bonnes affaires et porteuses de profit". Habitué à ce commerce pratiqué dans ce marché populaire, Thiam s'est montré également pressé d'écouler ses produits en exhibant les différentes gammes de jouets au passage des enfants accompagnés de leurs parents ou proches. "Au Sénégal, on répond toujours aux désirs des enfants. On ne peut pas les priver de leur plaisir notamment durant les fêtes religieuses. Alors vous voyez, les affaires peuvent bien marcher", a indiqué Thiam, sans oublier de penser à "la rareté des clients" dont on peut se plaindre durant la période successive à l'Aïd El-Fitr. Par ailleurs, l'Imam de la Grande Mosquée de Dakar a rappelé lors de la prière de l'Aïd "les bienfaits" du mois de ramadhan, en invitant également les citoyens à être de "bons musulmans", affirmant que "le bon musulman doit éviter de mentir, de nuire par de mauvais actes à son prochain, de calomnier". Il a, en outre saisi cette occasion, pour demander aux acteurs de la classe politique, de dialoguer pour "faire avancer le Sénégal". "Vous êtes juste des adversaires, pas des ennemis. Les citoyens vous observent et vous écoutent, vous ne devez pas leur donner une mauvaise image", a-t-il conclu.