Photo : Fouad S. Les Algériens ont accueilli l'Aïd el Fitr avec joie en effectuant tôt le matin la prière de l'Aïd suivie par les visites familiales et les proches hospitalisés en leur apportant les gâteaux préparés à l'occasion. A Alger, les fidèles se sont rassemblés tôt le matin dans les mosquées dans une atmosphère empreinte de reconnaissance envers le Tout-Puissant, de compassion et de solidarité. De leur côté, les imams n'ont pas manqué dans leurs prêches de rappeler les fidèles à rester attachés aux valeurs de fraternité et d'entraide. L'Aïd s'est voulu être celui des enfants qui, nombreux, sont sortis vêtus de leurs beaux habits, donnant à cette journée une touche de gaieté et de bonheur. Cette journée s'est également caractérisée par le repas spécial Aïd, soit l'indétrônable couscous. A Blida, l'Aïd s'est personnalisé par les retrouvailles conviviales comme le préconise la religion musulmane. Les populations des wilayas du sud du pays ont également célébré la fête de Aïd El Fitr dans une ambiance de joie. Cette première journée de l'Aïd a été également marquée par la présence des enfants qui joliment vêtus ont investi les rues des villes et villages en se donnant à cœur joie à leur brouhaha de bonheur. Pour leur part, les Oranais ont créé une ambiance caractérisée par la disponibilité des prestations nécessaires comme le transport et l'ouverture des boulangeries. Par ailleurs, les Constantinois ont vécu une double joie, celle de l'Aïd et celle du relogement dans des habitations neuves à Ali Mendjeli. En effet, des centaines de familles ont célébré, pour la première fois, la fête de l'Aïd loin de l'environnement précaire où elles avaient vécu pendant des décennies. A L'ÉTRANGER, L'AUTRE EMPREINTE DES TRADITIONS La célébration de l'Aïd El Fitr se caractérise au Maroc par le respect des coutumes et des traditions ancestrales. A Salé, ville séculaire séparée de Rabat, les familles se sont rendues au cimetière Sid El Hadj Ben Achaar pour se recueillir sur les tombes de leurs aïeux. Ici, hommes, femmes et enfants préfèrent s'habiller dans la pure tradition pour rompre avec l'habit occidental. Durant la matinée, les cabines téléphoniques ont été prises d'assaut par les Rbatis pour souhaiter bonne fête à leurs proches et amis. Pendant ce temps, l'habituel Tabal (tambourineur) qui annonçait le moment de l'imsak (S'hour) s'est reconverti en prêcheur de bonnes paroles. Au Sénégal, l'Aïd El Fitr, communément appelé «Korité» en langue wolof, a été célébré dans une ambiance de fraternité. Fêté durant plusieurs années dans la dispersion, l'Aïd el Fitr a pu unir cette fois-ci, toutes les communautés religieuses, à l'exception de la communauté Ibadou Rahmane qui a annoncé la fin du mois du ramadhan jeudi. Pour leur part, les musulmans des Etats-Unis étaient nombreux à se rendre aux mosquées pour accomplir la prière de l'Aïd El Fitr malgré la journée de travail du vendredi. Habillés élégamment, des musulmans originaires d'Algérie et autres pays maghrébins, africains, arabes ou asiatiques arrivaient en groupes à la mosquée de Washington DC située dans le chic boulevard de Massachussetts. La vaste salle de prière réservée aux femmes n'a pu contenir le grand nombre de celles-ci, amenant l'imam à aménager la bibliothèque de la mosquée en deuxième salle de prière pour la gent féminine. Cependant, la fête de l'Aïd aux Etats-Unis a été quelque peu assombrie, cette fois-ci, par le climat islamophobe qui s'est déchaîné depuis l'annonce de la construction d'une mosquée à proximité du site du World Trade Center à New York. Pour tenter d'apaiser la tension, le président américain Barack Obama et la Secrétaire d'Etat, Mme Hillary Clinton, ont adressé leurs vœux à la communauté musulmane américaine et mondiale à l'occasion de l'Aïd El Fitr en appelant avec insistance à la tolérance et à la compassion entre les différentes confessions religieuses.