Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doivent se retrouver, mercredi à El-Qods occupée, dans le cadre d'un nouveau round de négociations de paix directes parrainées par les Etats-Unis. A quelques heures du début de la troisième série de pourparlers, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui sera présente à la rencontre d'El-Qods occupée, a annoncé que Abbas et Netanyahu avaient commencé à discuter des questions clé dans le cadre des discussions de paix directes, relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de gel. "Ils entrent dans le vif du sujet et ont commencé à aborder les questions clé dans des discussions en face à face", a affirmé à la presse Mme Clinton après une rencontre avec le président israélien Shimon Peres. Parmi les questions-clés du conflit israélo-palestinien figurent les frontières d'un futur Etat palestinien, le sort des réfugiés palestiniens, le statut d'El-Qods ou encore la colonisation juive dans les territoires occupés. La rencontre tripartite prévue dans l'après-midi à El-Qods occupée fait suite à la série de discussions tenues la veille à Charm El-Cheikh en Egypte, entre Abbas, Netanyahu et Clinton, qualifiées de "sérieuses" par l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell mais qui n'a pas fait état de progrès concrets. "Les deux parties ont entamé (mardi) des discussions sérieuses sur des questions essentielles", du conflit israélo-palestinien, a dit M. Mitchell qui accompagnait la secrétaire d'Etat à la rencontre de Charm El-Cheikh, soulignant que l'objectif commun des deux parties est l'"instauration de deux Etats pour deux peuples et le règlement du conflit" au Proche-Orient. Pour Yasser Abed Rabbo, membre de la délégation palestinienne, les discussions de Charm El-Cheikh ont été également "sérieuses" évoquant toutefois l'existence d'obstacles. "Il y a eu un échange dans le détail des idées sur les questions relatives au statut final. Mais il existe encore de véritables obstacles qui requièrent davantage de négociations et de consultations, surtout l'insistance de la partie israélienne sur la colonisation", a-t-il dit. Les pourparlers de paix directs sous supervision américaine se déroulent à moins de deux semaines de l'expiration, le 26 septembre, du gel partiel de la colonisation juive dans les territoires occupés, décrété en novembre 2009 par le gouvernement israélien sous pression américaine pour favoriser la reprise du dialogue. Dans ce contexte, M. Mitchell a réitéré la position de Washington sur les colonies. "Notre position est bien connue et n'a pas changé. Comme le président Barack Obama l'a dit récemment, nous pensons qu'il serait logique de prolonger ce moratoire". Israël a dit ne pas vouloir prolonger ce moratoire, tandis que les Palestiniens estiment qu'il serait inutile de négocier si les constructions reprennent et ne cessent d'insister sur l'arrêt total et complet de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés. Toujours à propos de la colonisation, une des principales causes de la suspension des discussions directes, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a souhaité voir l'Union européenne (UE) jouer un "rôle actif" dans le processus de paix au Proche-Orient notamment en mettant un terme à l'occupation pour permettre aux Palestiniens de créer un Etat indépendant avec pour capitale El-Qods. Le gel de la colonisation a également été souligné en France par le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, qui a affirmé que "la poursuite du processus de paix passe par une prolongation du moratoire israélien sur la colonisation, ainsi que par des gestes à même de renforcer sur le terrain la crédibilité des négociations".