De grandes sociétés françaises, déjà implantées en Algérie, ont exprimé, dimanche à Alger, leur souhait de pouvoir élargir leurs investissements à travers le pays et ont demandé aux autorités algériennes de leur faciliter la tâche. "Nous attendons depuis 2007 la concrétisation d'un projet de pétrochimie à Arzew (Ouest d'Algérie) qui coûtera 5 milliards de dollars et devant permettre un important transfert de technologie ainsi que la création de milliers d'emplois", a indiqué Pascal Petteau, représentant de Total-Algérie en souhaitant l'avancement de ce projet. Ce responsable assistait à une réunion de travail présidée par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, et la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, en visite de deux jours à Alger. "Il est temps que le projet Total soit relancé", a déclaré de son côté M. Benbada. Le Directeur général de Cristal-Union, premier producteur de sucre en France, Alain Commissaire, a pour sa part exprimé la volonté de son groupe d'investir à long terme en Algérie. "Nous sommes venus pour y rester. Nous envisageons la construction, avec un partenaire algérien privé, d'une raffinerie de sucre à Boumrdès (Est d'Alger) et il ne nous manque que la validation du CNI (Conseil National de l'Investissement, ndlr)", a-t-il dit. Le groupe Alstom, déjà présent dans la fourniture des systèmes du tramway compte également se lancer dans "la création d'usines d'assemblage pour les rames de Tramway", selon son vice-président, Paul Moneyron. Le groupe la Farge, installé depuis deux ans en Algérie où il a déjà investi 100 millions d'euros et crée 2.400 emplois, envisage "d'augmenter sa capacité de production de ciment afin de contribuer à contenir la spéculation sur son prix", constatée sur le marché algérien, a fait savoir son directeur général adjoint Guillaume Lebeau. Le représentant de Sanofi-Aventis, partenaire de Saidal, a annoncé, à son tour, la "construction prochaine d'une usine de médicaments d'une très grande capacité dans la ville de Sidi Abdellah (ouest d'Alger) avec un investissement de 167 millions d'euros". "Nous avons déposé le dossier (d'investissement) à l'ANDI en juillet dernier et nous attendons la réponse", a-t-il ajouté. Le chef du comité de management de la région Euromed pour le groupe Renault, Jacques Chauvet, a aussi exprimé le souhait de son groupe, présent depuis 1998 sur le marché algérien, de "développer un projet de production de pièces de rechange" ce qui devra aider, selon lui, à lutter contre l'émergence de la contrefaçon de ces pièces. Spécialisé dans l'emballage en verre, le groupe Saint Gobain a, à son tour, avancé qu'il était "en train d'attendre les délibérations du CPE (Conseil des Participations de l'Etat) concernant son achat de deux verreries à Oran et Tébessa", selon son directeur général adjoint Jérôme Fessard. "Cet investissement devra nous coûter 40 millions d'euros et permettra la création de quelque 600 emplois", a-t-il noté tout en s'engageant de faire de ces deux sociétés algériennes "des leaders en la matière". Se félicitant de toutes ces intentions d'investissement, M. Benbada n'a pas manqué de rappeler que "les IDE français en Algérie demeuraient très modestes et restaient concentrés dans le secteur des services". "D'autres créneaux, tels les industries manufacturières, la construction, les infrastructures de base et le tourisme, devraient pouvoir être investis (....) sur la base d'un partenariat gagnant-gagnant", a-t-il soutenu. La France constitue le premier fournisseur de l'Algérie avec une part de marché annuelle moyenne de plus de 20%. Les importations algériennes de France ont augmenté de plus de 238% entre 2002 et 2009, passant de 2,6 milliards de dollars à près de 6,2 milliards de dollars, selon les chiffres fournis par le ministère algérien du Commerce. Durant les dix dernières années, les échanges entre les deux pays ont presque doublé, passant de près de 5 milliards de dollars en 2002 à 10 milliards de dollars en 2009, soit le tiers des échanges entre l'Algérie et l'UE.