Un bras de fer entre la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et le Groupement national de football amateur (GNFA) engagé dernièrement entre ces deux associations continue de susciter des remous dans le milieu du football marocain. En effet, la décision prise par la FRMF de dissoudre, dans le cadre de la réforme de la gestion du football marocain, le GNFA a été très mal acceptée par cette association qui gère le football amateur "vivier du football d'élite" en la qualifiant d'illégale et d'illégitime. Le bureau exécutif a réuni en urgence, mercredi dernier, une assemblée générale au cours de laquelle elle a considéré que la FRMF n'est pas habilité à prendre une telle décision car n'étant elle-même qu'une association sportive sans pouvoir de légiférer. Lors de cette assemblée regroupant les représentants des 140 clubs amateurs, il a été décidé la suspension de toutes les compétitions des amateurs jusqu'à nouvel, la constitution d'une cellule de crise et le recours à la justice pour défendre les droits et intérêts du Groupement. Le GNFA qui a été créé en 1997 pour gérer le championnat amateur a hérité, indique-t-on, des équipes non maintenues en élite, ainsi qu'un grand nombre évoluant en championnat des ligues. Bien qu'opérationnelle depuis cette date, l'assise juridique du Groupement n'a été élaborée qu'avec l'entrée en vigueur en 2004 du premier amendement aux statuts de FRMF. Malgré cette réforme, intervenue avec l'avènement de la commission provisoire instaurée, en octobre 1994, la FRMF, de par son statut de pourvoyeur de fonds, a toujours gardé un droit de regard sur la gestion des affaires courantes de la compétition nationale marocaine, contrôlant outre les compartiments nécessitant une certaine neutralité telles les Commissions centrales d'arbitrage, d'appel et la gestion des licences. Mais en réalité, estime la presse marocaine, le Groupement national de football amateur avait pris du volume car gérant 5 fois plus de clubs que le Groupement national du football d'élite (GNFE). Au sein de la hiérarchie fédérale, son influence s'était traduite par un nombre important de sièges qu'occupaient ses représentants. Les réactions du ministère de la jeunesse et des sports marocain en tant que tutelle et du Comité national olympique marocain (CNOM) sont attendues incessamment pour trouver une solution à ce conflit ouvert.