Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a appelé mercredi les céréaliculteurs à généraliser l'irrigation d'appoint pour améliorer les rendements à l'hectare et sortir de la dépendance de la pluviométrie dont le déficit est le facteur principal de la baisse de la production l'année en cours. "L'action de l'irrigation d'appoint est une action importante dans un pays comme le notre", a insisté le ministre, lors d'une réunion sur l'évaluation de la campagne céréalière 2009-2010, organisée à l'INRAA. M. Benaïssa a rappelé que l'Etat avait mobilisé tous les moyens nécessaires pour développer cette filière stratégique sur laquelle repose l'objectif de la sécurité alimentaire. "Nous voulons que l'effort consenti par l'Etat en terme d'incitation financière, d'organisation, de mécanisation et d'approche technique, soit valorisé au mieux et que les agriculteurs relèvent le défi de la sécurité alimentaire", a-t-il précisé. La baisse de la production céréalière de la campagne 2009/2010 est due essentiellement à la sécheresse qui a durement touché les wilayas des Hauts Plateaux, connues notamment pour les cultures d'orge et de blé dur. Selon les chiffres du ministère, cette production s'élève à 45,5 millions de quintaux, dont 40% de blé dur, près de 40% en blé tendre et le reste étant constitué d'orge et d'avoine. Marquée par une pluviométrie importante, la saison 2008/09 a enregistré un record de 61,2 millions de quintaux (q). Selon le ministre, les résultats enregistrés ces deux dernières années sont "très encourageants", mais "restent encore loin par rapport aux potentialités existantes". Il s'est interrogé, à cet effet, sur les raisons qui empêchent de généraliser l'irrigation d'appoint, soulignant que les exploitants ayant utilisé cette technique ont eu de bons rendements. Le ministre a recommandé, dans ce contexte, la création d'un "Club de 50", regroupant les exploitants qui obtiennent 50q au plus à l'hectare. "L'objectif est de créer un Club de leaders qui sont l'exemple pour montrer aux autres que c'est possible d'améliorer les rendements", a-t-il expliqué aux journalistes. Parfois, a-t-il dit, "nous trouvons dans une même région un céréaliculteur, qui produit 50q/ha et un autre 10q/ha, alors que le premier a moins de moyens que le deuxième". L'identification de ces leaders est en cours pour élaborer une liste d'exploitants qui vont former ce Club, que "l'Etat va encourager et auquel il va apporter beaucoup de considération", selon les termes de M. Benaïssa. Le ministre a également appelé les acteurs du secteur à instaurer "la culture de la performance" à tous les niveaux (producteurs, techniciens, vulgarisateurs...). Il a instruit ses cadres de faire des évaluations approfondies notamment au niveau des 70 fermes pilotes, pour que celles-ci introduisent de la technologie dans la production céréalière. "L'Etat attend de vous beaucoup plus de professionnalisme", a-t-il dit, dans ce sens. Par ailleurs, le ministre, a demandé aux professionnels de la filière d'étudier les mesures et les conditions à mettre en place pour la production du maïs pour l'alimentation animale. Il a proposé, dans ce sens, de viser les parcelles récupérées dans le cadre de la résorption de la jachère en utilisant aussi les eaux usées épurées pour l'irrigation. Le ministre a indiqué que l'Office national de production d'aliments de bétail (ONAB) pourrait appliquer des prix rémunérateurs au profit des agriculteurs s'intéressant à cette nouvelle culture en Algérie. La céréaliculture est l'une des plus grandes cultures en Algérie, puisqu'elle concerne 46 wilayas du pays et compte 600.000 exploitants.