La ville française de Bobigny organise le samedi 17 octobre une cérémonie commémorative sur la répression des manifestations du 17 octobre 1961, à travers plusieurs activités et la projection du film "17 octobre 1961, la dissimulation d'un massacre". La projection de ce documentaire de 52 mn s'inscrit dans le cadre des 10e rencontres du cinéma citoyen, prévues du 13 au 19 du même mois dans cette ville. Réalisé par Daniel Kupferteil, ce film documentaire revient sur les traces des manifestations non violentes organisées par des milliers d'Algériens contre le couvre-feu qui leur avait été imposé et qui furent massacrés par des fonctionnaires de police aux ordres de leurs supérieurs. Le réalisateur explique pourquoi ce crime a été occulté, pourquoi cette histoire a été dissimulée, dans quelles conditions et au nom de quelles raisons des responsables d'un Etat, dit démocratique, ont-ils caché l'ampleur et la gravité de tels événements. Pour le réalisateur, l'objectif du film est de contribuer à faire en sorte que les événements du 17 octobre retrouvent toute leur place dans la mémoire collective et d'intégrer ces pages refoulées de l'histoire. Au programme de cette manifestation commémorative, figure, également, l'organisation d'un parcours artistique pour faire revivre la marche pacifique du 17 octobre. Plusieurs autres films documentaires sont programmés, aussi, à la faveur de cet événement, tels que "Chemin noir" d'Abdallah Badis qui retrace l'intimité d'un parcours, jalonné de fantômes et de souvenirs sur la guerre de Libération et une remontée dans le temps s'apparentant à une descente aux enfers, exhumant la vie des man£uvres algériens de la sidérurgie en France. "Mémoire d'un terroir" et "Aicha, job à tout prix" de Yamina Benguigui, invitée d'honneur du festival, ainsi plusieurs autres films dénonçant l'ordre colonial et les difficultés auxquelles sont exposés les immigrés, sont également programmés pour l'occasion. Il y a lieu de citer aussi "Les nuits de la préfecture" de Manuel Frésil et Edie Laconi, un film de vingt minutes qui retrace la situation dramatique dont souffrent les étrangers devant la préfecture de Bobigny, ou, encore, "Ils furent des peuples libres qui tombèrent de plus haut" du réalisateur français Yves Lacoste, qui plaide pour la suppression du ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Plus d'une quarantaine de films seront présentés dans le cadre de ces rencontres cinématographiques, placées sous le thème "Rester fidèle à ses rêves", ainsi que des documentaires, des films inédits, des avant- premières et rencontres de réalisateurs autour du rêve d'indépendance, de justice sociale et de paix.