Une exposition-vente de produits de l'artisanat national, composée de pièces de céramique, de poterie et de dinanderie, a été organisée jeudi soir au Centre culturel algérien (CCA) à Paris. Les fonds recueillis à l'issue de la vente serviront à aménager une bibliothèque pour les enfants hospitalisés du CHU de Beni Messous à Alger et leur offrir un espace de lecture et de détente, ont indiqué les organisateurs de cette manifestation. Derrière ce geste "hautement humanitaire" se dresse l'association algérienne "Ouledna", basée à Paris et qui, à travers le projet pilote "Une bibliothèque pour tous", entend mettre la culture au service de l'enfance en détresse. Plusieurs actions caritatives ont été menées auparavant par cette association, parrainée par Amazigh Kateb, à destination de l'enfance, telles que l'organisation de concerts et spectacles, l'édition de livres et supports culturels, des ventes dédicace, des expositions et vernissage, parallèlement aux activités sportives. "Les bénéfices tirés de l'activité sont reversés à des organismes caritatifs £uvrant en faveur d'enfants démunis ou malades, ou employés à la mise en place de projets relatifs à l'enfance et à l'amélioration de sa qualité de vie", a expliqué à l'APS, le président d'"Ouledna", Karim Kiared. "Le principe de l'action consiste à se greffer sur d'autres activités, telle que celle d'aujourd'hui pour sensibiliser l'opinion sur la portée de notre action", a-t-il dit. Mettant un point d'honneur à clarifier l'ambition de l'association qu'il préside, ce jeune informaticien a affirmé que celle-ci "ne fait, en aucun cas, dans le misérabilisme, ni demande la charité pour subvenir aux besoins des enfants malades", mais s'inscrit plutôt, a-t-il dit, dans une démarche citoyenne pour sensibiliser les gens sur des sujets y compris tabous et les amener à réagir par des actions concrètes et citoyennes s'inscrivant en droite ligne dans l'intérêt des enfants en détresse. "Nous agissons au CHU de Beni Messous en nous appuyant sur le collectif +La cité des anges+ qui intervient activement sur les problèmes que vivent les enfants hospitalisés atteints du cancer, souvent défavorisés et originaires d'autres wilayas du pays". Il a tenu à préciser que l'association qu'il préside aurait souhaité intervenir sur des aspects "plus qualitatifs". Or, a-t-il dit, "nous avons été contraints d'agir sur des situations d'urgence, alors que ce n'est pas notre but car nous avons été surpris de constater l'ampleur des besoins basiques de ces malades qui nécessitaient d'être réellement pris en charge et nous avons alors acheminé des médicaments et des compléments alimentaires à leur profit". Lever le voile et faire acte citoyen Il insisté sur le fait que l'objectif aussi est justement de lever le voile sur des situations qui doivent conduire l'opinion à réagir et contribuer à donner envie de faire acte citoyen, pour améliorer des situations précaires. "Notre ambition n'est pas de jouer au pompier, mais de continuer à apporter une aide matérielle aux orphelins, aux enfants abandonnés, aux enfants malades et leur faciliter l'accès au savoir et à la culture", a confié M. Kiared, soulignant que sa fierté est que des gens le contactent pour lui dire que suite à cette démarche ils ont, eux aussi, créé leur propre collectif et agissent dans des lieux multiples en faveur de l'enfance. "Nous n'avons pas le monopole de l'humanitaire mais nous souhaitons simplement créer un effet d'émulation, en laissant à chaque fois des petits cailloux derrière nous pour que des collectifs se créent au fur et à mesure et attirent l'attention, soulèvent des sujets, attisent le débat sur ce sujet précis", a-t-il ajouté, saluant la sensibilité du CCA quant à l'approche de l'association, en accueillant l'activité de cette journée. "Mettre un livre entre les mains d'un enfant, même s'il ne sait pas encore lire, créera en lui ce besoin et peut susciter des vocations et la nôtre c'est justement de faire en sorte que les enfants en détresse de maladie ou de maltraitance puisse rêver et oublier à travers des gestes autres que ceux qu'ils reçoivent tous les jours et la lecture contribue en cela", a-t-il dit. Pour M. Kiared, il ne s'agit pas, à travers cette exposition-vente de générer un chiffre d'affaires, mais de créer une véritable chaîne humanitaire "à laquelle nous croyons fermement", a-t-il dit, exprimant enfin son ultime conviction qu'il ne peut y avoir de futur sans culture.