Des experts algériens et étrangers, réunis mardi à Alger, ont appelé les chercheurs et les opérateurs économiques à se mobiliser davantage pour promouvoir l'exploitation industrielle des énergies alternatives. Lors d'une journée technique organisée en marge du 1er Salon international des énergies renouvelables, le Directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE), M. Bouzeriba Mohamed Salah a mis en avant la nécessité de donner naissance à cette industrie qui connaîtra, à son avis," un développement adéquat dans le futur". Il a relevé, dans ce contexte, qu'il y avait "un signal très fort des pouvoirs publics pour développer les énergies renouvelables". Le même responsable a rappelé le cadre législatif favorable et les mesures incitatives mises en place par l'Etat pour promouvoir cette énergie dite "propre" telle que la création du Fonds national de la maîtrise de l'énergie (FNME). Lors de cette rencontre, Mme Karima Ait Saïd, responsable à l'APRUE a présenté le projet "Diffusion de 400 chauffe-eau solaires" baptisé "Alsol". Selon ses explications, le chauffe-eau solaire est simplement un dispositif de captation de l'énergie solaire destiné à fournir partiellement ou totalement de l'eau chaude et permet de remplacer ce type d'appareil exploitant les sources d'énergies traditionnelles. Ce projet, qui sera mis en oeuvre dans le cadre du programme national de maîtrise de l'énergie 2007-2011, sera subventionné à hauteur de 45% par le FNME pour permettre une large distribution de cet équipement, a-t-elle fait savoir. Premier du genre en Algérie, ce projet sera lancé en novembre prochain sur l'ensemble du territoire national, a précisé la responsable. "Nous avons des perspectives pour le programme quinquennal 2010-2014 pour installer 10.000 chauffe-eau solaires et 22.000 m2 de capteurs dans les centres de santé, les hôtels et les bains maures, a-t-elle indiqué. Selon elle, l'objectif de cette opération est d'amorcer la création d'un marché du chauffe-eau solaires, de favoriser l'implantation d'une industrie locale dans ce domaine, de réduire les gaz à effet de serre et de renforcer les capacités de la main dÆ£uvre locale notamment dans l'installation et la maintenance. Mme Ait Saïd a préconisé l'organisation de sessions de formation et l'élaboration d'un guide solaire pour vulgariser ce programme énergétique. L'expert tunisien Moncef Njeimi qui a présenté l'expérience de son pays dans ce domaine, a indiqué que cette rencontre vise à échanger les points de vue sur cette industrie qui reste "coûteuse et peu développée". Il a fait savoir que la Tunisie oeuvre pour développer un marché de chauffe-eau solaires à travers le lancement du programme "prosol". Selon lui, l'objectif de son pays, qui dispose actuellement de 400.000 m2 de capteurs solaire, est d'atteindre prés de 750.000 m2 d'ici 2014. De son côté, M. Amar Hadj Arab a présenté l'expérience du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), tel que le solaire, en matière de pompage d'eau notamment dans la wilaya de Djelfa. Cette technique, a-t-il expliqué, permet l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation des terres agricoles dans les zones rurales. Deux autres journées techniques sont prévues mercredi et jeudi sur les thèmes de l'efficacité énergétique dans le bâtiment et dans l'industrie.