Bien qu'avec un retard d'exploitation, l'énergie solaire a vu naître son premier institut en 1962. Lors de la visite de l'exposition qu'il venait d'inaugurer hier, le représentant du ministre de l'Energie et des Mines, le secrétaire général du ministère, Fayçal Abbas, a déclaré que l'Algérie «compte produire près de 5% de son énergie d'ici 2015 en utilisant les énergies renouvelables, précisant que la centrale hybride (gaz, solaire) de Hassi R'mel sera opérationnelle début 2011». Abbas a, par ailleurs, regretté le peu d'intérêt accordé, à l'heure actuelle, au développement des énergies renouvelables. «L'objectif essentiel aujourd'hui est d'accroître les capacités de ces énergies propres même si, a-t-il dit, elles sont plus coûteuses que les énergies classiques.» Le SG du ministère s'est, par ailleurs, longuement intéressé, au cours de sa visite, aux dispositifs financiers mis en place par la Banque de développement local (BDL) pour aider les jeunes universitaires et autres à créer leur propre entreprise de réalisation, de production, voire de distribution dans les multiples facettes qu'offre l'exploitation des énergies renouvelables. Accompagné du directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), Mohamed Tahar Bouzriba, le secrétaire général du ministère, Abbas, a pris connaissance des produits de financement devant accompagner les jeunes entrepreneurs universitaires de l'Agence nationale de soutien à l'emploi (Ansej), ou de la Caisse nationale d'assurances chômage (Cnac), désirant créer leur propre entreprise dans le domaine. Le président-directeur général de la Banque de développement local, Mohamed Arslane Bachtarzi, qui a présenté à la presse les différents volets de ce dispositif financier accompagnateur, a souligné que ces aides qui reviennent «moins cher que d'autres dispositifs classiques», ne sont accordées que pour «les projets ayant des promesses de rentabilité avérée». Répondant à L'Expression sur une question relative au nombre de projets soutenus et le budget débloqué à cet effet, Bachtarzi n'a pu communiquer le nombre de dossiers étudiés, mais a cependant précisé que «l'enveloppe de financement reste ouverte à tous les postulants» ajoutant avec conviction: «Nous y croyons, car il faut aider ces jeunes.» L'Algérie dispose d'énergies renouvelables multiples, dont le solaire notamment, qui est la plus importante et la plus disponible et dont le premier institut a été créé en 1962. De par sa situation géographique, le pays est pourvu d'un des plus grands gisements solaires des plus élevés de la planète. Avec plus de 2000 heures d'ensoleillement par an, durée pouvant même dépasser les 3900 heures sur les Hauts-Plateaux et le Sahara, l'énergie solaire dépasse les cinq milliards de gigaWatt-heure (GWh). Les autres énergies disponibles et abondantes sont éolienne, géothermique, hydroélectrique et la biomasse. C'est dans la perspective d'exploitation de ces énergies par les utilisateurs industriels potentiels, que ce Salon international des énergies renouvelables de la maîtrise de l'énergie (Siereme), le premier du genre, est organisé par Batimatec-Expo, en partenariat avec l'Aprue et la Société des foires et exportations (Safex). Programmé du 11 au 15 de ce mois, le Siereme, auquel participent environ 40 entreprises exposantes, alors que trois exposants étrangers devraient y prendre part, se propose de répondre aux préoccupations qui se rattachent à l'utilisation et à la maîtrise des énergies tant dans les domaines de la construction que dans l'industrie. A cette fin affichée, plusieurs journées techniques seront organisées dès aujourd'hui à la salle Ali-Maâchi du Palais des expositions des Pins maritimes d'Alger. Elles seront animées par des experts et des spécialistes algériens évoluant dans le domaine ainsi que par des conférenciers étrangers. Citons, entre autres, l'expérience tunisienne dans la diffusion des chauffe-eau solaires qui sera le thème d'une conférence qui sera dispensée aujourd'hui, mardi, par un expert tunisien de l'Anme (Agence nationale de la maîtrise de l'énergie) Moncef Njeimi. Ou encore, l'approche néerlandaise «L'efficacité énergétique dans l'industrie» qui sera présentée par Leon Wyshoff de l'Agence néerlandaise de l'énergie. Si les énergies classiques sont connues du grand public, il est intéressant de parler de celle de la biomasse qui relève du domaine des bioénergies, la biomasse, qui est moins et peu connue est constituée de l'ensemble des matières organiques d'origine végétale (algues inclues), animale ou fongique (champignons) pouvant devenir source d'énergie par combustion (ex. bois-énergie), après méthanisation (biogaz) ou après de nouvelles transformations chimiques (biocarburant). La biomasse est considérée comme une énergie renouvelable et soutenable tant qu'il n'y a pas surexploitation de la ressource, (mise en péril de la fertilité du sol), et tant qu'il n'y a pas d'usages excessifs des terres arables et de l'eau.