Le secrétaire général du parti du front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a souligné, mercredi à Alger, la nécessité de procéder à la mise en place du conseil supérieur de la Mémoire de la Nation en application aux dispositions de la loi sur le Moudjahid et le Chahid. Dans une allocution prononcée à l'ouverture de la 4e session du conseil national de l'organisation nationale des Moudjahidine, M. Belkhadem a appelé l'organisation et toutes les forces nationales sincères à conjuguer leurs efforts pour préserver la mémoire collective du peuple algérien soulignant que l'Histoire des résistances populaires et du mouvement national et de la révolution de libération devait figurer en tête des préoccupations de cette institution. "Cette initiative constituera la meilleure réponse à ceux qui veulent semer le doute sur l'Histoire de la lutte de l'Algérie et de son peuple voire sur le nombre de ses Chouhada", a soutenu M. Belkhadem. Répondant aux déclarations d'un responsable français (le ministre des affaires étrangères) qui a dit qu'il faut attendre le départ de la génération de la Révolution de novembre pour que les relations entre l'Algérie et la France deviennent normales, M. Belkhadem a affirmé que "le peuple algérien se souviendra à jamais de l'horreur du colonialisme français et de ses crimes contre les Algériens, leur Mémoire, leur langue et leur patrie". A cet égard, il a réitéré le soutien de son parti à toutes les démarches exigeant de la France officielle la reconnaissance de ses crimes coloniaux durant 132 ans d'occupation et des excuses au peuple algérien. Rappelant que l'Algérie menait aujourd'hui la bataille de développement, de consolidation de la sécurité et de la stabilité pour gagner le pari de la réconciliation nationale, le secrétaire général du parti du FLN a affirmé que l'Algérie "se doit de demeurer fidèle au serment fait aux chouhada et transmettre le message de la Révolution de novembre aux générations montantes". M. Belkhadem a rappelé qu'à la veille de la célébration par l'Algérie du 56e anniversaire de la Révolution de novembre, la France vient d'installer une fondation pour la "Mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie", dont les résultats seront annoncés le 19 mars 2012, une date "qui n'a pas été choisie fortuitement par l'ancien occupant, car coïncidant avec le 50e anniversaire de la fête de la victoire". L'installation de cette organisation "prouve que l'ancien occupant tente de drainer les harkis au service de ses intérêts et, à travers, eux ébranler les prochaines échéances nationales en Algérie", a-t-il ajouté. Pour M. Belkhadem, l'histoire "retiendra à jamais les sacrifices du peuple algérien ainsi que les pratiques barbares et les crimes avilissants du colonisateur français qui entachent la mémoire de l'Humanité". De son coté, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Aboudjerra Soltani, a exprimé le soutien de son mouvement aux revendications de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) concernant l'impératif pour l'Etat français de reconnaître ses crimes commis à l'encontre du peuple algérien durant la période coloniale et de présenter des excuses officielles et des indemnisations aux Algériens. Le commandant de la wilaya IV historique, Youcef Al Khatib, a mis en avant la nécessité d'accélérer l'écriture de l'Histoire de la Guerre de libération "en toute fidélité" en vue de la perpétuer aux générations montantes "tant que la génération de la glorieuse Révolution de novembre 1954 est encore en vie". Des représentants d'organisations nationales ont exprimé leur "soutien total" au processus d'écriture de l'Histoire de la guerre de libération et à l'appel lancé à la France pour qu'elle présente des excuses officielles pour ses crimes coloniaux contre le peuple algérien durant la période coloniale.