Des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont souligné, jeudi à Alger, la nécessité de développer davantage le secteur de l'agriculture, le qualifiant d'"unique" moyen de réaliser la sécurité alimentaire et d'atteindre une économie diversifiée. S'exprimant lors d'une séance plénière dédiée au débat sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, présentée le matin par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, des députés ont affirmé que "seul le développement du secteur agricole permettra à l'Algérie d'atteindre une autosuffisance alimentaire et de réduire l'énorme facture des importations alimentaires". "L'Algérie ne peut plus continuer d'avoir une économie basée essentiellement sur les exportations des hydrocarbures en raison de l'instabilité que connaît le marché international du pétrole et l'émergence d'un nouveau type de gaz non-conventionnel", ont-ils estimé lors de cette séance présidée par Abdelaziz Ziari, président de l'APN, en présence du Premier ministre et de membres du gouvernement. Mettant l'accent sur la nécessité de l'amélioration des conditions sociales des agriculteurs, ils ont appelé à encourager davantage la construction de logements ruraux dans le but de fixer les populations dans leurs régions agricoles et de réduire l'exode vers les grandes villes du Nord. D'autres membres ont, sur un autre registre, recommandé au gouvernement de créer de nouveaux laboratoires algériens de la qualité et de développer ceux qui existent déjà dans le but, à la fois, de contrôler les différents produits importés et de réduire les "énormes" frais que l'Algérie dépense annuellement en faisant appel aux services de laboratoires étrangers. Qualifiant de "positives" les réalisations de l'Algérie dans des secteurs comme les travaux publics ou le transport au cours des dernières années, les députés ont estimé qu'il était nécessaire de consacrer plus d'efforts au développement d'autres domaines comme ceux des services et des énergies renouvelables. Par ailleurs, les représentants du peuple se sont félicités de l'important budget consacré par l'Etat au programme quinquennal 2010-2014 (plus de 21.000 milliards de DA), mettant en garde contre toutes les formes de "détournement et de dilapidation qui viendront mettre en échec les efforts du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du gouvernement pour le développement du pays". "Il est nécessaire de passer à une meilleure gestion des biens publics et d'éviter les impacts négatifs générés par des scandales comme ceux de Khalifa, de la Sonatrach ou du projet de l'autoroute est-ouest", ont-ils ajouté. Le débat autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement se poursuivra dimanche et lundi à l'APN alors que la réponse du Premier ministre est attendue pour jeudi.