Le bilan d'une année d'activités sur le projet de recherches algéro-canadien intitulé "Leishmaniose et changement climatique", a fait, samedi à Oran, l'objet d'un atelier qui a regroupé divers intervenants, chercheurs et autres partenaires (collectivités locales, laboratoires et mouvement associatif). Ce projet, pris en charge par une équipe du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran et le Centre canadien de développement de la recherche (CRDI), a été lancé en septembre 2009 et financé par le Canada à hauteur de 300.000 dollars. Il a ciblé deux sites, Aïn Sekhouna (Saïda) et Draa El Mizane (Tizi-Ouzou) qui ont connu ces dernières années un pic de cas de leishmaniose cutanée. Les participants ont relevé que le projet, une année après son lancement, a enregistré des impacts significatifs à travers une série d'études lancées pour dresser un état des lieux et une première évaluation en terme d'organisation et de fonctionnement de la lutte contre la leishmaniose cutanée. Il s'agit d'une étude épidémiologique de la leishmaniose, d'une enquête de santé environnementale et socio-anthropologique, d'une étude de biotope, d'études des réservoirs et des vecteurs et d'une étude de climat. La responsable de l'équipe de recherche du CRASC qui pilote ce projet d'une durée de trois années, a expliqué à l'APS que le travail qui lui a été confié par l'organisme canadien est "un projet de recherche sur le terrain avec une démarche d'éco-santé impliquant non seulement les professionnels de la santé, mais également les populations et les partenaires locaux considérés comme partie prenante des recherches". "Ce projet est un starter pour lancer d'autres recherches, déclencher une dynamique et provoquer un effet boule de neige dans une perspective d'une prise en charge avec nos propres ressources humaines, financières et matérielles, des problèmes qui nous interpellent comme l'eau, l'environnement, l'écosystème, la santé", a-t-elle ajouté. Au cours de cet atelier, plusieurs communications ont été présentées par des membres du groupe de recherche portant sur l'épidémiologie de la leishmaniose cutanée, son écosystème, ses réservoirs, ses vecteurs ainsi que sur les impacts du projet sur les deux sites étudiés. Dans le sillage de ce projet, une autre thématique de recherche vient d'être proposée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dans le cadre de l'appel d'offres sur le programme national de la recherche. "Ce nouveau projet porte sur l'aménagement agropastoral de la zone humide et le développement communautaire durable", a-t-on indiqué. Les débats ont permis de dégager de nouvelles pistes de recherche et les principales activités à entreprendre durant la deuxième année du projet. Maladie chronique à manifestation cutanée et/ou viscérale, la leishmaniose représente, selon les données communiquées par des intervenants dans cet atelier, près de 50% de cas des maladies à déclaration obligatoire et plus de 74% des cas des zoonoses. Son incidence est passée de 8,4 cas pour 100.000 habitants dans les années 90 à 78 cas pour 100.000 habitants en 2005.