Les participants au 5ème colloque international sur la Révolution, ont recommandé, en clôture de leurs travaux, mardi à Skikda, de rassembler "tous les témoignages possibles" et d'exploiter les archives disponibles sur cet aspect de la lutte du peuple algérien pour son indépendance. Les chercheurs réunis à Skikda ont également appelé, à l'issue de cette rencontre consacrée, cette année, par l'université de Skikda, au rôle de la femme algérienne dans la guerre de libération nationale, à "faciliter l'accès des historiens et des universitaires aux archives de la guerre d'indépendance et du mouvement national". Les travaux de la 2ème journée du colloque, ont donné lieu à une communication du Dr. Abdelmadjid Merdaci, de l'université de Constantine, intitulée "Militantes du Front à Constantine". M. Merdaci y a évoqué les parcours de combattantes, de Moudjahidate ou de Mousabilate, telles que Malika Hamrouche, épouse du Chahid Rahmani Achour, qui avait accouché de son fils à la prison de Constantine, Mebarka Loucif qui pris les armes au maquis aux côtés du Martyr Messaoud Boudjeriou, les soeurs Meriem et Fadila Saadane, Meriem Bouattoura, tombée les armes à la main à Constantine avec Douadi Slimane dit Hamlaoui, Halima Benmliek dont le frère Abderrahmane a été guillotiné à l'âge de 20 ans et Fatima Zohra Saadaoui dite Hadja Tata qui fit l'objet d'un livre écrit par le conférencier. L'intervenant a souligné que ces femmes natives des années 1930 et 1940 "n'ont pas connu directement le choc du 8 mai 1945''. Elles ont "subi héroïquement les affres des recherches policières lors de la lutte urbaine, autant que la dureté et la précarité des maquis".Appelant à l'intensification de la recherche de terrain et de la prospection des archives, M. Merdaci a déploré que "citer des femmes comme les soeurs Trodi, Moussaoui, Malika et Naima Bencheikh El Hocine, Mekidèche ou Rokia Ghimouze, ne rendra pas forcément compte de manière exhaustive et informée de la place des militantes dans les structure du Front à Constantine". Il a expliqué cette insuffisance par la faiblesse des recherches, "en dépit de l'inflation des signes de nationalisme dans l'espace public", a-t-il observé. La chercheure du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France), Mme Claire Mauss-Copeaux, est intervenue à son tour, sur le thème "des femmes dans la guerre d'Algérie", pour faire part des "ambiguïtés des récits de guerre des appelés Français". Elle a souligné dans ce contexte que ces femmes "subissent la guerre de plein fouet en affrontant un machisme traditionnel renforcé par leur situation, et le plus souvent elles ne peuvent pas fuir, restant auprès des enfants dans les douars". Pour la conférencière, la présence des femmes auprès des hommes dans le combat des villes et des maquis "signifiait bien qu'il s'agissait de la lutte de tout un peuple, et non pas de la rébellion de quelques groupes armés isolés de leur communauté" . Notons que les communications de ce 5e colloque feront l'objet d'une publication dans un volume qui sera prochainement édité par l'université du 20-Août1955 de Skikda.