Les pays en développement, jouissant d'une abondance en ressources naturelles, doivent disposer de "bons outils de couverture financière pour faire face aux périodes de crise", a préconisé, jeudi à Alger, le Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn. "Les pays riches en ressources naturelles ont besoin de bons outils de couverture financière, qui permettent d'éviter d'être trop directement frappés par les variations de prix" des matières premières, a déclaré M. Strauss-Kahn lors d'un séminaire sur "Les ressources naturelles et le développement" organisé conjointement par la Banque d'Algérie et le FMI. "Le problème classique qui se pose aux pays riches en ressources naturelles c'est l'équilibre entre la stabilité financière et la volatilité des prix", qui commence à prendre actuellement une grande variété, notamment ceux des produits métallurgiques et énergétiques, selon le premier responsable du FMI. Il a souligné à ce propos le rôle des institutions budgétaires dans l'équilibre des finances publiques durant les crises ainsi que celui des institutions financières dans la gestion des flux de capitaux et des réserves récoltés. Mais "ces institutions sont souvent insuffisamment puissantes dans les pays riches en matières premières et le résultat c'est que les performances sont en dessous de ce qu'on peut espérer", a-t-il relevé. Ces pays font face en outre à un problème de compétitivité, généré selon le dirigeant du FMI par les taux de change très élevés adoptés par ces pays et qui conduisent à une baisse de la productivité dans les autres secteurs, et entraînent par conséquent une dépendance trop grande aux ressources naturelles. Strauss-Kahn préconise à cet effet que les richesses accumulées de ces ressources "soient sainement utilisées et équitablement réparties", pour faire profiter toutes les couches de la société, notamment celle des jeunes, dont le taux de chômage atteint des niveaux très élevés dans ces pays. "La bénédiction d'avoir des ressources naturelles ne doit pas se transformer en malédiction qui empêcherait le développement du reste de l'économie", a-t-il estimé, plaidant dans ce sens pour une bonne gouvernance pour faire profiter toute la société de ces recettes tirées des ressources naturelles. "Des institutions budgétaires et monétaires puissantes sont un atout considérable pour gérer sur le long terme le bénéfice de ces ressources", a encore relevé Strauss-Kahn.