Le Forum mondial des chefs d'entreprises du secteur des TIC a pris fin mercredi à Dakar par l'adoption de plusieurs recommandations visant à réunir les conditions pour un "avenir hertzien" et créer un environnement politique et réglementaire "peu contraignant". En effet, plus de 200 dirigeants d'entreprises du secteur privé ont examiné et répondu, en présence de représentants de la communauté internationale des régulateurs des TIC, à une série de questions relatives au "monde numérique de demain". Dans ce contexte, les spécialistes ont appelé les gouvernements à modifier la façon dont le spectre (l'amplitude des fréquences) est attribué afin de "trouver des moyens permettant d'offrir de nouveaux services, y compris des services de large bande (les réseaux à haut débit) à des prix abordables à un nombre croissant d'utilisateurs dans le monde entier". "Le large bande est considérée comme un moyen privilégié pour favoriser l'économie numérique et tout retard pris dans l'attribution de fréquences pourrait compromettre la croissance", ont averti les participants au forum. Les assises de Dakar ont notamment souligné qu'il conviendrait de "revoir les politiques en matière de spectre et les remettre à jour, afin de renforcer la concurrence sur les marchés et de tenir compte de l'avènement du large bande". En outre, les autorités nationales de régulation ont été invitées à recenser les attributions de fréquences actuelles, afin d'"évaluer les besoins futurs" avec l'éventuelle assistance de l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour certains pays. "Une vision à long terme est nécessaire pour tenir compte de la question du développement durable", a-t-on souligné face à ce défi qui exige, en outre, "une harmonisation des attributions et de l'utilisation des fréquences". Lors du même forum, les spécialistes des TIC ont affirmé qu'il est nécessaire que les opérateurs, les radiodiffuseurs, les utilisateurs publics et les régulateurs instaurent un "véritable dialogue" sur les modalités d'utilisation du spectre et du dividende numérique. Par ailleurs, le forum a affirmé que les régulateurs devraient continuer d'encourager une "concurrence équitable" et n'intervenir qu'en cas d'"échec manifeste" des mécanismes du marché. "Les consommateurs retirent le plus d'avantages en termes de services et de prix lorsque les cadres politiques encouragent l'innovation et les investissements du secteur privé", ont constaté les intervenants qui ont, toutefois, appelé les vendeurs et les sous-traitants des produits de TIC à respecter, dans leurs activités, les dispositions des licences, en matière de conformité aux normes d'homologation". En outre, le forum des chefs d'entreprises des TIC a examiné d'autres aspects relatifs à "l'impact des politiques fiscales" sur le développement de l'industrie des télécommunications et à "l'incidence des systèmes de taxation sur la croissance du secteur des télécommunications, la mobilisation de l'investissement privé et l'accès du plus grand nombre aux TIC". Intervenant à l'ouverture de ces assises, le représentant de l'UIT a mis en exergue l'importance du "dialogue continu" entre régulateurs et producteurs des TIC. Il a argumenté ses propos en déclarant notamment qu'"avec 3,5 milliards d'utilisateurs prévus d'ici à 2015, le haut débit représente une occasion extraordinaire d'accélérer la croissance de nombreux pays en développement et de permettre à leurs populations de s'ouvrir à de meilleures perspectives socio-économiques".