Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, a réaffirmé mardi dernier à Genève, à l'ouverture de la réunion du Fonds de solidarité numérique (FSN), la volonté de l'Algérie, membre fondateur du FSN, de susciter une adhésion internationale à la lutte contre la fracture numérique. Le ministre a rappelé, à cette occasion, la situation « encore préoccupante » en matière d'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le sud de la planète et, particulièrement, en Afrique, imputant le retard accusé, dans ce domaine, au fait que « les actions arrêtées n'ont pas permis de réunir les conditions permettant d'investir des fonds et des efforts afin de combler ce fossé ». Dans ce cadre, il a précisé que ce fossé qui ne cesse de s'élargir « se caractérise par le sous-équipement en ordinateurs, en téléphones fixes, la faiblesse du nombre d'utilisateurs d'internet et par des coûts d'accès élevés ». A cet effet, le ministre a jugé « plus que jamais d'actualité » la mise en œuvre d'une « dynamique plus soutenue » d'édification d'une société de l'information « véritablement inclusive et solidaire » sur la base du plan d'action du sommet mondial sur la société de l'information tenu à Tunis en novembre 2005. M. Haïchour a rappelé également les décisions et engagements pris en octobre dernier lors du sommet Connecter l'Afrique de Kigali (Rwanda) d'« accélérer » le développement de l'infrastructure des TIC, de « renforcer » la connectivité et de « créer un environnement favorable » aux investissements et à la mise en ligne de services administratifs. A cet effet, il fait part de la détermination de l'Algérie à « poursuivre » le chemin tracé pour « réduire les écarts et assurer le développement, le progrès et la prospérité auxquels aspirent tous les peuples ». A cette occasion, M. Haïchour a développé « la réforme profonde » du secteur des TIC engagée en Algérie qui s'est traduite, a-t-il dit, par « une croissance sans précédent du secteur, l'apparition de nouveaux services, l'adoption d'innovations technologiques, des gains de productivité et des baisses de tarifs ». Il a ajouté que la mise en œuvre de cette vision a permis à l'Algérie de disposer d'une infrastructure « vaste et robuste » constituée d'un réseau national de transmission de près de 28 200 km de câbles en fibre optique, de 44 000 km de faisceaux hertziens et de 2000 km de liaisons internationales de câbles sous-marins en fibre optique. Elle a permis également la réalisation d'un parc d'équipement numérique d'abonnés de près de 5 millions et d'un réseau national de téléphonie dont le nombre a atteint, au 30 septembre 2007, près de 3 200 000 dans le fixe et 25 000 000 dans le mobile, a-t-il fait savoir. M. Haïchour a précisé que grâce à ce « saut spectaculaire » enregistré dans les télédensités fixes et mobiles (9,6% et 75%), l'Algérie est classée parmi les pays ayant le meilleur taux de pénétration. Il a également cité la mise en place d'une e-commission chargée d'élaborer la stratégie e-Algérie, relevant que de nombreux projets e-administration ont ainsi été réalisés, notamment la construction de réseaux intranet gouvernemental et la mise en place de portails de différents ministères, la mise en ligne d'informations et de formulaires à travers les sites web des différentes institutions et de messageries électroniques. M. Haïchour a également fait part de l'initiative « Ousratic, un PC par famille » visant la généralisation de l'utilisation des TIC dans les foyers, ainsi que la réalisation d'un cyberparc à Alger. A rappeler que le Fonds de solidarité numérique est une initiative africaine adoptée à l'occasion du sommet mondial sur la société de l'information, qui a eu lieu à Tunis en nombre 2005.