Pas moins de 19.204 cas d'intoxications médicamenteuses ont été recensés depuis 1980 soit 21,9 % de l'ensemble des intoxications survenues au Maroc, selon une étude du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM). Etablie sur une période de 29 ans (1980-2008), cette étude souligne que les intoxications touchent en grande partie les bébés marcheurs (46,0 %) notamment chez les garçons et à domicile, sont accidentelles et pouvant être imputées à la négligence des parents. Les adultes, jeunes et adolescents de sexe féminin, sont également les plus touchés avec 20,8 % d'intoxications volontaires, souvent suicidaires du fait que le médicament est facile à obtenir et à consommer, ajoute l'étude qui précise que l'étude des caractéristiques cliniques de ce type d'intoxication a montré que 47,7 % étaient accidentels et 52,3 % volontaires tandis que l'ensemble de ces intoxications sont de provenance urbaine. Les familles médicamenteuses les plus incriminées, selon l'étude du CAPM, sont celles du système nerveux central (59,6 des cas), suivies par celles du système respiratoire (9,1 %), du système génito-urinaire (6,9 % des cas) et du système digestif et métabolisme (6,2 %). L'étude du CAPM a indiqué, par ailleurs, que le nombre total des médicaments disponibles au Maroc, selon un inventaire de 2009, était de 3.701 dont 47 % sont des génériques et que la consommation des médicaments reste largement insuffisante. Enfin, l'étude souligne que la consommation des médicaments est inférieure à 20 dollars par personne et par an, du fait du pouvoir d'achat limité de la majorité de la population.