Une résolution du Parlement européen (PE) condamnant, pour la première fois, les violences dans les territoires occupés du Sahara occidental sera votée jeudi. Lors des débats du projet de résolution, mercredi soir, la majorité des députés, une trentaine, ayant intervenu au nom de groupes parlementaires ont "énergiquement" condamné la violence utilisée par les forces d'occupation marocaines, lors du démantèlement du campement sahraoui de Gdeim Izik, près d'El-Ayoun occupée. Tout en se "félicitant du consensus" dégagé autour du projet de résolution, des intervenants ont relevé que le Parlement européen "se libère enfin de l'emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important". Des eurodéputés, à l'instar de Willy Meyer, qui représente la gauche européenne, se sont demandés "pourquoi le régime marocain continue d'empêcher les journalistes et autres observateurs internationaux de rallier la ville d'El-Ayoun, s'il n'avait rien à cacher". Selon l'ONG Reporters sans frontières, une dizaine de journalistes avaient été empêchés d'entrer à El-Ayoun suite à l'assaut meurtrier mené par les forces d'occupation marocaines, le 8 novembre dernier, contre le campement de civils sahraouis. Dans leur résolution, les eurodéputés se sont dits "choqués" par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l'usage de la force le jour même de l'ouverture à New York du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental. Ils se sont dits "étonnés" que des parlementaires européens et des journalistes se soient vus refusés l'accès au Sahara occidental, demandant aux autorités marocaines "l'accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non gouvernementales". Ils ont aussi demandé "instamment" la mise en place, sous l'égide des Nations unies, d'une commission d'enquête indépendante et transparente pour élucider ces événements.Les eurodéputés, de diverses tendances, ont demandé également l'inclusion du suivi de la situation des droits de l'homme dans le mandat de la MINURSO. Une fois adoptée, la résolution sera transmise par le président du PE au Conseil et à la Commission, au secrétaire général des Nations unies, à l'Union africaine, au gouvernement du Maroc et à la direction du Front Polisario. Les prérogatives du PE ont été élargies à la suite du sommet de Lisbonne en 2009. En saisissant le Conseil européen, le PE s'impose en tant qu'autorité législative dont les résolutions peuvent donner suite à des applications surle terrain.