La création d'une institution de recherche sur le capital humain en Afrique a été recommandée samedi à Alger par le recteur de l'Université d'Alger3, Abdelouahab Rezig, lors d'un colloque sur le développement humain en Afrique. "La rencontre d'aujourd'hui permettra aux enseignants-chercheurs de travailler ensemble afin d'examiner l'état et les politiques de développement humain en Afrique", a indiqué M. Rezig. Il a expliqué que ce colloque n'est qu'une des étapes programmées par l'université. La deuxième étape, a-t-il ajouté, aura pour objet l'organisation d'une rencontre sur le capital humain et, la dernière étape, la réunion d'éléments nécessaires à la proposition de création d'une institution de recherche sur le capital humain. Après avoir relevé que l'Afrique est le "grand absent" des rapports mondiaux sur le développement humain, M. Rezig a indiqué que la crise mondiale actuelle est venue remettre "sérieusement" en cause les quelques résultats obtenus par l'Afrique en la matière alors que la mondialisation "n'a contribué ni à sa naissance ni à son développement". "La crise affecte en effet grandement les économies africaines : la croissance du PIB chutera de moitié en passant ainsi d'un taux prévu de 5,7% à 2,8% en 2009 freinant ainsi l'élan de la majorité des économies africaines", a-t-il estimé. Il a souligné l'urgence de s'interroger ensemble sur la nature même, le déroulement et le mode de fonctionnement du processus de mondialisation. Le recteur de l'université d'Alger 3 a noté que le G20 a approché avec insistance, lors de sa dernière réunion, les questions relatives à la régulation, à la réforme des institutions internationales, à la transparence et à la responsabilité des différents acteurs. "Mais l'Afrique n'a pas été réellement invitée à débattre de ces questions. Est-il normal, juste, que l'Afrique, avec un milliard d'habitants, n'ait aucune voix au chapitre de prise de décision internationale", s'est-il encore interrogé. Il a indiqué que l'Union africaine devient ainsi le cadre institutionnel pour traiter, avec son instrument qu'est le Nepad non seulement les problèmes internes à l'Afrique mais aussi les grands défis du 21ème siècle. Le Nepad, dont l'initiative revient au président de la République, Abdelaziz Bouteflika et à ses homologues du Nigeria, Sénégal et Afrique du Sud, ambitionne de refonder la relation de l'Afrique sur des engagements mutuels et des responsabilités partagées, a-t-il rappelé, rappelant qu'"il se veut une vision à long terme d'un programme de développement que les Africains s'approprient et pilotent eux-mêmes". M. Rezig a considéré que le seul moyen de résoudre les problèmes du continent africain passe par une approche régionale élargissant les débouchées économiques et offrant davantage d'opportunités à l'investissement direct étranger et considère le secteur privé comme un facteur clé de la croissance en Afrique.