La contribution des Ouléma algériens au patrimoine manuscrit a été au centre d'un colloque international ouvert dimanche à Tindouf. Organisée dans le cadre du 11e Maoussem (festival) culturel "Cheikh Mokhtar Belâameche", un érudit de la région, la rencontre regroupe une pléiade d'universitaires et chercheurs, nationaux et étrangers (Tunisie, Irak, Oman et Libye). Les travaux d'ouverture de cette rencontre ont été axés sur la nécessaire préservation du patrimoine manuscrit, référent historique et civilisationnel de la Nation et ont permis de souligner la richesse du patrimoine manuscrit algérien, œuvre d'éminents savants et hommes de Lettres, à l'instar de Cheikh Mohamed Mokhtar Belâameche originaire de la région de Tindouf. Dans une intervention consacrée à "L'apport de la zaouia de Sidi Belâameche dans la préservation du legs écrit", le Dr. Benmâamar Mohamed, de l'université d'Oran, a mis en relief la contribution de la zaouïa de Belâameche dans ce genre culturel et patrimonial qui a, a-t-il dit, pu en dépit des faibles moyens existants dans la région préserver ce patrimoine matériel. "Bien qu'elle fut confrontée à de rudes conditions sociales, la famille Belâameche a pu constituer une bibliothèque actuellement pourvue de près de 500 manuscrits de grande valeur historique et scientifique, n'ayant rien à envier aux autres "Khizana" (bibliothèques), à l'intérieur et à l'extérieur du pays", a soutenu le conférencier. Selon l'intervenant, cette bibliothèque est un "trésor" de manuscrits inestimables et rarissimes où figure même des manuscrits traitant du patrimoine étranger, à l'instar de l'unique exemplaire d'un ouvrage sur la région de Mallorca, pour lequel les Espagnols ont sollicité des traductions vers les langues espagnole et française. M. Benmâamar, qui a révélé aussi l'existence d'un exemplaire du manuscrit "Rassayel" (correspondances) de cheikh Belâameche, objet d'authentification pour sa mise à la disposition des chercheurs, a toutefois déploré qu'une large partie de ce patrimoine soit exposée à la dégradation d'où la nécessité de sa protection à la satisfaction des chercheurs. Le Dr. Mohamed Chikh El Ansari, membre du Centre national des archives et études historiques de Tripoli (Libye) a, de son côté, évoqué les liens commerciaux tissés entre les différentes régions sahariennes algériennes, telles que Ain Salah, Aoulef, Akebli et Tamentit et celles du Soudan, via la Libye. Les travaux de cette rencontre de trois jours se poursuivent par des communications traitant de l'apport des Ouléma algériens au patrimoine manuscrit et l'étude de certains manuscrits. La cérémonie d'ouverture du Maoussem Belâamèche, à laquelle ont assisté les autorités locales et les représentants des délégations participantes, dont celle de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), a été marquée par des défilés de cavaliers et des courses de méhara, ponctués de danses folkloriques animées par des troupes de wilayas limitrophes de Tindouf.