Les ministères de la Culture et de l'Education nationale ont convenu, mercredi, de rendre la lecture obligatoire dans les trois cycles du système éducatif à partir de la prochaine rentrée scolaire 2011-2012 en application de la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, relative à cette question. Dans ce cadre, les deux départements ministériels ont convenu d'agir de concert, en vue de hisser la lecture au rang de discipline transversale, au sein de l'établissement scolaire, au même titre que l'informatique, introduite récemment comme discipline dans le sillage des réformes de l'Education nationale. L'objectif de cette démarche est de "favoriser l'épanouissement culturel de nos enfants par une meilleure connaissance de la littérature algérienne et par l'ouverture à la littérature universelle", ont indiqué Khalida Toumi et Boubekeur Benbouzid. Dès le cycle primaire, chaque élève "est tenu de lire, aussi bien durant l'année scolaire que pendant les vacances d'été, quatre livres. Durant les cycles moyen et secondaire, ce processus évoluera vers une sélection d'ouvrages littéraires à partir d'un éventail d'auteurs proposés par un comité spécialisé". A cet effet, les deux ministres ont procédé à l'installation d'un comité mixte, chargé de la mise en place des modalités d'application de la nouvelle stratégie de lecture dans l'établissement scolaire. Ce comité qui se compose de professionnels des deux secteurs doit remettre son rapport avant la date du 31 mars 2011. Dans ce cadre, la ministre de la Culture a indiqué que "la priorité, lors de cette opération, sera accordée à la culture nationale, aux livres et auteurs algérien en langue arabe". A cette occasion, Mme Toumi a rappelé que le développement humain constitue l'un des axes fondamentaux du programme du président Bouteflika qui prévoit "la mise en place d'un dispositif permettant d'élever le niveau culturel de nos enfants, à travers le livre qui demeure toujours et encore l'outil privilégié d'acquisition et de développement des connaissances". Mme Toumi a ajouté que "les élèves doivent renouer avec la lecture et le livre dans leur vie quotidienne", soulignant que la lecture "contribue à l'épanouissement de la personnalité de l'enfant". 600 bibliothèques seront réalisées au niveau national dans le cadre du programme du président de la République qui prévoit la réalisation de 1541 bibliothèques, a-t-elle indiqué. Pour sa part, le ministre de l'Education nationale a insisté sur l'importance d'une telle démarche qui vise à développer le niveau intellectuel de l'élève, soulignant que la lecture qui ne sera pas introduite en tant que matière sera soumise à une évaluation au niveau des établissements scolaires. La lecture se fera à la maison, en attendant le suivi de l'opération par un comité mixte au sein des établissements éducatifs, a-t-il indiqué. "Nous trouverons les solutions pour le financement de cette opération qui nécessite d'assurer différents types d'ouvrages au niveau de l'établissement scolaire, de la bibliothèque communale ou autres", a-t-il affirmé à propos du financement de l'opération. Il a également assuré que les deux ministères "sont déterminés dans le cadre de la politique du gouvernement à mettre en application l'instruction du président Bouteflika dès la prochaine rentrée scolaire ce qui bénéficiera à la culture algérienne et à la formation des algériens à l'avenir". A cet effet, M. Benbouzid a proposé la création de clubs de lecture et d'autres de dictée au sein des établissements scolaires pour permettre aux élèves de maîtriser aussi bien l'écrit que l'oral. Cette proposition a été fortement appuyée par la ministre de la Culture. Il a également été convenu de concrétiser une autre proposition relative à l'institution d'un prix du meilleur lecteur à l'échelle nationale "pour encourager la lecture et valoriser les efforts consentis dans ce sens par les élèves". Dans ce contexte, Mme Toumi a affirmé que son département est à même d'assurer le financement de ce prix par le biais du Fonds de soutien à la création. Enfin les deux ministres ont souligné la nécessité d'impliquer les autres secteurs en vue de concrétiser cette initiative, notamment les médias qui peuvent jouer un rôle stratégique dans la vulgarisation de cette opération dans les différents milieux de la société algérienne. L'année 2006 a été marquée par le lancement d'un projet ambitieux de réalisation de bibliothèques de lecture publique au profit des différentes franges de la société, notamment les élèves.