La langue amazighe sera introduite en 4e année primaire à partir de la prochaine rentrée. Dans un premier temps, son enseignement touchera uniquement quelques wilayas du pays et ne sera pas obligatoire. Un programme éducatif et un manuel scolaire ont été mis en place à cet effet. « Pour le moment, les personnes licenciées en langue amazighe sont rares. Un inspecteur en la matière doit normalement avoir une expérience de 10 ans accompagnée d'un diplôme. Pour l'heure, nous avons exigé des enseignants une expérience de 5 ans, et ce, pour une durée de trois ans. Cela nous permettra de démarrer cette opération et de former en parallèle les enseignants », a indiqué hier Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, à l'ouverture des travaux de la conférence des directeurs de l'education des 48 wilayas, organisée au siège du ministère. La langue amazighe est enseignée, depuis des années, dans des établissements du moyen et du secondaire de certaines régions du pays et elle sera, cette fois, généralisée mais d'une manière graduelle. « Le manque d'enseignants en tamazight et l'absence d'un lexique nous poussent, dans un premier temps, à adopter cette démarche que nous comptons améliorer au fur et à mesure afin d'éviter un échec », a soutenu le premier responsable du secteur. Lors de cette rencontre, six dossiers, considérés par les responsables du ministère comme importants, figurent à l'ordre du jour : la préparation des examens nationaux (bac, BEF, examen de 6e), la réforme de l'enseignement obligatoire (primaire et moyen) et celui du secondaire et les nouvelles mesures relatives à l'orientation et au passage en classe supérieure des élèves. La réalisation de la feuille de route concernant la réforme du système éducatif a atteint, selon M. Benbouzid, 60% et d'ici à 2009, la réforme sera totalement appliquée. S'adressant aux directeurs des 48 wilayas, l'orateur les qualifiera de managers de la réforme. « La rentrée prochaine sera une année charnière dans l'application de la réforme. Les jalons de celle-ci vont conditionner la réussite du secteur de la formation professionnelle et celui de l'enseignement supérieur. Aujourd'hui, nous ne sommes plus au stade des décisions, mais nous passons à l'étape de l'application, du suivi et de l'évaluation de la réforme », a souligné M. Benbouzid. Il a soutenu que cette année, tous les élèves touchés par la réforme auront, dans les délais précis, les manuels scolaires. Il a avancé le chiffre de 40 millions de manuels scolaires qui sont en cours de production. Il y a également la confection de 34 nouveaux manuels : 6 pour le primaire, 11 pour le moyen et 17 pour le secondaire. Concernant la production, il est prévu pour le cycle primaire (1re, 2e et 3e années) 9,5 millions de manuels, 17 millions de livres scolaires pour le moyen (1re, 2e et 3e années) et enfin 5,5 millions d'ouvrages pour le cycle secondaire. De l'avis de M. Benbouzid, d'ici à 2008-2009 le problème de manuels scolaires sera complètement résolu et la plupart des établissements seront dotés de l'outil informatique. Le déficit en matière d'enseignants de langue française, des maths et de l'anglais se pose au niveau du cycle primaire. Dans ce contexte, le ministère a sollicité le gouvernement pour dégager 2000 postes budgétaires. La nouveauté cette année, a rappelé M. Benbouzid, est l'instauration de l'examen de la 6e année. Il a rassuré les élèves et les parents quant à l'objectif visé par cette démarche. « Le but est d'évaluer les capacités des élèves. Nous ne voulons pas un taux de réussite de 90 à 95%, mais nous cherchons à diagnostiquer le mal pour trouver les solutions appropriées. Ce point figure parmi les indicateurs de la réforme », a-t-il soutenu, en annonçant que l'examen de la 6e dans les régions du Sud est prévu le 29 mai, et le 22 mai dans les villes du Nord. « A partir de l'année prochaine, tous les établissements scolaires du Sud seront dotés probablement de climatiseurs, ce qui nous permettra d'unifier la date d'examen de la 6e », a affirmé le conférencier. L'autre nouveau point porte sur l'introduction de deux troncs communs au niveau de la première année secondaire, à savoir les lettres et les maths. « Nous avons mis en place une stratégie nationale et nous appliquons la réforme du gouvernement et non celle du ministère de l'Education nationale », a précisé M. Benbouzid. Cette année, le nombre des candidats qui postuleront aux examens du bac, du BEF et de la 6e est de 2 160 000. Tous les moyens ont été mis en place pour le bon déroulement de ces épreuves.