CANCUN (Mexique) - Il est "crucial" que les pays industrialisés s'engagent à Cancun (Mexique), dans le cadre des négociations sur le climat, à prolonger le Protocole de Kyoto, a déclaré samedi à la presse le chef de la délégation chinoise, Su Wei. "Je ne devrais pas parler de lignes rouges à cette étape, cela pourrait ne pas avoir l'air très constructif, mais je dirais qu'il est crucial d'avoir, ici à Cancun, une confirmation qu'il va y avoir une deuxième période d'engagement", a-t-il déclaré. Le Protocole de Kyoto, signé en 1997, fixe des objectifs chiffrés aux pays industrialisés, sauf les Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), dont l'accumulation dans l'atmosphère entraîne le changement climatique. Les pays du sud tiennent à une nouvelle période d'engagement du seul traité légalement contraignant engageant les pays du nord, après la première qui expire fin 2012. Mais le Japon a fait savoir très clairement en début de semaine qu'il ne s'engagerait pas pour une nouvelle période, le Protocole ne couvrant plus que 30% des émissions de globales de GES. Le Canada et la Russie sont aussi très réticents, voire franchement hostiles, à une prolongation. Vendredi, le négociateur en chef de l'Union européenne, Artur Runge-Metzger, a comparé cette question à "une épée de Damoclès" menaçant les pourparlers, après que les représentants du Venezuela, de la Bolivie, du Nicaragua, de l'Equateur et de la Dominique eurent averti qu'il serait "très difficile" de parvenir à un accord à Cancun sans un engagement à Kyoto. "Nous ne voulons pas nécessairement des chiffres concrets, nous pouvons encore en discuter l'an prochain", a ajouté Su Wei. "Mais il est très important d'envoyer un message clair au monde sur le fait que le Protocole de Kyoto continue et qu'il y aura une deuxième période", a-t-il insisté.