L'ex-chef du gouvernement ivoirien, Guillaume Soro, a appelé lundi l'Union africaine (UA), à presser le président sortant Laurent Gbagbo de "quitter le pouvoir" et de faire une "transmission pacifique" à Alassane Ouattara, reconnu "vainqueur légitime" de la présidentielle du 28 novembre. "Nous avons demandé au médiateur envoyé par l'UA Thabo Mbeki qu'il demande à Laurent Gbagbo de partir, de laisser le pouvoir et de faire une transmission pacifique à Ouattara. Il faut que l'alternance soit", a déclaré M. Soro à des médias. L'UA a envoyé l'ex-président sud-africain Mbeki à Abidjan pour tenter de régler la crise post-électorale qui risque de plonger le pays dans une nouvelle impasse politique. Arrivé dimanche à Abidjan, M. Mbeki s'est entretenu avec M.M Ouattara et Gbagbo ainsi qu'avec l'envoyé spécial de l'ONU en Côte-d'Ivoire, Youn-jin Choi. Gbagbo et Outtara revendiquent tous deux la victoire à la présidentielle du 28 novembre et ont tous deux formé un gouvernement. Proclamé par le Conseil constitutionnel ivoirien comme "président élu" de Côte d'Ivoire, M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a choisi dimanche soir l'universitaire Gilbert Marie N'gbo Aké pour être son Premier ministre. Quant à son opposant Ouattara, soutenu par la communauté internationale, il a, lui aussi, choisi son Premier ministre en reconduisant M. Soro dans ses fonctions de chef du gouvernement. Chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui a contrôlé tout le nord du pays après le coup d'Etat manqué de 2002 contre Gbagbo, M. Soro a tenu à affirmer qu"'il n'est pas question d'arriver à une partition du pays". Jeudi dernier, la Commission électorale indépendante ivoirienne (CEI) a crédité M.Ouattara de 54,1% des suffrages, lors du second tour de la présidentielle. Mais vendredi, le Conseil constitutionnel a déclaré le président sortant Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% des suffrages.