Les manifestations du 11 décembre 1960 ont eu des répercussions "importantes" au niveau de l'Organisation des Nations-Unies (ONU) qui s'apprêtait à adopter la Résolution 1514 consacrant le droit des peuples à l'autodétermination, a souligné, samedi à Alger, l'ancien chef du gouvernement et porte parole de la délégation algérienne à Evian, Redha Malek. Le porte parole de la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), lors des négociations d'Evian, qui animait une conférence à El Moudjahid sur les manifestations du 11 décembre 1960, a affirmé que "le peuple algérien a exprimé son attachement à l'indépendance, lors de ces évènements qui ont eu des répercussions importantes au sein des Nations-Unies qui s'apprêtaient à adopter la Résolution 1514, le 14 décembre 1960". M. Redha Malek a souligné, dans le même cadre, que ces manifestations ont eu un impact "déterminant" dans l'adoption par l'Onu d'une Résolution, le 19 décembre 1960, consacrant le droit du peuple algérien à l'autodétermination. C'est pour la première fois, a-t-il indiqué, que de grands pays comme les Etats-Unis se sont abstenus lors du vote sur l'Algérie et ont cessé d'appuyer la position colonialiste de la France. Il a estimé, en outre, que les ces manifestations qui coïncidaient avec la tournée du chef de l'Etat français, Charles De Gaulle, en Algérie, ont joué un rôle aussi "dans le développement des mouvements pour l'indépendance en Afrique et ailleurs". L'ancien chef du gouvernement a souligné, par ailleurs, que ces évènements avaient ébranlé les autorités françaises "qui étaient encore attachées aux illusions colonialistes en Algérie". De Gaulle, a-t-il dit, avait compris que le plan Challes qui visait à détruire militairement l'Armée de libération nationale (ALN), venait d'essuyer un échec "retentissant" grâce à la mobilisation du peuple algérien derrière ses dirigeants au sein du GPRA. "Il s'agit d'une véritable démonstration du peuple algérien qui exprimait ainsi son désir et son attachement à l'indépendance", a-t-il poursuivi. "C'est ainsi que la situation a évolué en faveur de l'ALN et du GPRA, en obligeant la France à négocier avec les véritables représentants du peuple algérien", a-t-il poursuivi. Il a rappelé, dans ce contexte, que la France qui voulait octroyer une autonomie interne pour la Tunisie et le Maroc, s'est retrouvée devant une situation faisant que son offre s'est transformée quelques temps après en une indépendance de ces deux pays voisins. "A nos amis Marocains qui proposent une autonomie au Sahara Occidental, je dirai qu'aucune offre d'autonomie n'a réussi au monde parce qu'elles se sont toutes transformées en de véritables indépendances des peuples", a-t-il souligné.