La quatrième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara occidental s'ouvre vendredi à Manhasset (New York) pour une durée de deux jours sous l'égide des Nations Unies. Cette réunion, qui se tiendra un peu plus d'un mois depuis le troisième round informel, se déroulera sous les auspices de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie. La délégation sahraouie sera conduite par le président du Conseil national de la République arabe sahraouie démocratique (parlement), M. Khatri Addouh, et composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. M'hamed Khaddad, et du représentant du front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Boukhari. Lors de leur précédente rencontre en novembre, les deux délégations avaient, en effet, décidé de se réunir à nouveau au mois de décembre ainsi qu'au début de l'année prochaine afin de poursuivre le processus de négociations qui a été demandé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans une déclaration faite à l'APS à la veille de la tenue des prochains pourparlers, M. Boukhari souligne que tel que le Président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, l'a affirmé récemment à Alger lors de la conférence internationale célébrant le 50e anniversaire de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (résolution 1514), la délégation sahraouie se rendra à cette réunion avec "une main tendue pour la paix". ''Cette attitude du Front Polisario n'est pas nouvelle. Elle l'a toujours été depuis le début du processus des négociations, car nous considérons que nous ne pouvons pas changer la géographie, et le Maroc est un pays voisin avec qui nous avons un seul problème qui est celui de l'occupation illégale du Sahara occidental'', poursuit le représentant sahraoui auprès de l'ONU. A ce propos, il considère qu'''une fois la question du Sahara occidental résolue d'une manière claire, juste et définitive à travers le respect du droit à l'autodétermination et à l'indépendance de notre peuple, nous serons alors prêts à construire avec le Maroc et tous les autres pays voisins l'intégration maghrébine, car c'est la seule alternative stratégique qui mérite tous les efforts et toute l'imagination pour y arriver''. Malheureusement, regrette-t-il, ''nous n'avons pas encore trouvé l'écho approprié chez les dirigeants marocains qui restent figés dans une vision inacceptable et basée sur des revendications territoriales dont les fondements ont été réfutés par la communauté internationale et la Cour internationale de justice". Dans ce sens, il estime que ''c'est cette vision figée des dirigeants marocains qui est responsable du blocage actuel et de tous les excès contre le peuple sahraoui aussi bien dans les zones occupées du territoire sahraoui que dans la position intransigeante actuelle manifestée par toutes les délégations marocaines qui ont participé tout au long de ce processus de négociations". ''Notre main pour la paix a toujours été tendue, mais à chaque fois nous retournons avec la main vide du fait que les dirigeants marocains n'ont pas appris les leçons pertinentes de l'Histoire", soutient-il. A rappeler qu'en application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté la semaine dernière la résolution appuyant le processus de négociation en vue de parvenir à ''une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental''. Louant les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel, l'Assemblée générale onusienne a demandé à la quatrième commission onusienne chargée de la décolonisation de continuer à suivre la situation au Sahara occidental. Le Maroc et le Front Polisario avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, et trois réunions informelles à Vienne et à Manhasset.