Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a mis en exergue, mercredi à Alger, les progrès réalisés par l'Algérie dans les différents domaines du développement socio-économique, réaffirmant la détermination de l'Etat à poursuivre les efforts, notamment en matière de développement humain. Répondant aux préoccupations des membres du Conseil de la Nation au sujet de la Déclaration de politique générale, M. Ouyahia a souligné que la prise en charge des préoccupations de la jeunesse, qui constitue une véritable richesse et un défi pour le pays, figure au rang de priorité pour l'Etat et appelle des efforts supplémentaires. Il a relevé, à ce propos, que l'emploi des jeunes est une préoccupation majeure, rappelant que l'Etat a consenti de grands efforts pour réduire le taux de chômage à 10 % et affirmant que ce taux peut encore être baissé grâce aux projets contenus dans le Plan quinquennal 2010-2014 qui permettra la création de 3 millions d'emplois. Le Premier ministre a ajouté que la hausse des prix du pétrole durant les quatre dernières années a permis à l'Etat d'assurer les moyens nécessaires à la formation des jeunes, appelant les parents et la société dans son ensemble à assumer leur rôle éducatif à l'égard des jeunes. Sur l'émigration clandestine (harraga), M. Ouyahia a affirmé que ce phénomène ne doit en aucun cas être légitimé. "Celui qui se jette à la mer, s'il ne se noie pas et s'il n'est pas arrêté sera embauché comme travailleur saisonnier, alors qu'en Algérie des emplois saisonniers sont proposés à 2.000 DA la journée mais ne trouvent pas preneurs", a-t-il constaté. Par ailleurs, évoquant les collectivités locales, M. Ouyahia a affirmé que l'Etat prendra en charge le manque d'encadrement au niveau de ce secteur à travers le recyclage de près de 5.000 cadres dans les différentes spécialités, rappelant que 10.000 universitaires avaient été recrutés ces dernières années. Concernant le manque de moyens au niveau des communes, M. Ouyahia a noté que l'Etat, qui a effacé les dettes des communes à deux reprises durant les dix dernières années, prendra en charge beaucoup des besoins des citoyens à travers le programme quinquennal 2010-2014. M. Ouyahia a, en outre, exhorté les élus locaux à demeurer à l'écoute des préoccupations des citoyens et à être ouverts au dialogue. S'agissant du secteur de la santé, il a indiqué que 10.000 médecins spécialistes sortiront de l'université à l'horizon 2014, soit le double des spécialistes diplômés formés durant les cinq dernières années. Il a expliqué que l'Etat est conscient du problème de manque de médecins spécialistes, affirmant qu'il "œuvre en vue de résorber ce déficit en veillant à ce que les médecins spécialistes s'établissent dans les wilayas du sud en leur assurant, notamment, le logement". Faisant référence aux difficultés rencontrées par les citoyens dans certaines wilayas en raison du manque de médecins spécialistes et de moyens, le Premier ministre a soutenu que l'Etat "fait tout ce qui est en son pouvoir pour remédier à cette situation". A propos du secteur de l'éducation et de l'enseignement, M. Ouyahia a estimé que le niveau de l'éducation et de l'enseignement en Algérie qui a évolué de façon considérable du point de vue quantitatif, connaît également une importante amélioration du point de vue qualitatif. Il a rappelé ainsi qu'après le développement quantitatif enregistré dans les secteurs de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la formation depuis le lancement des réformes fin 1999 et début 2000, il a été procédé à la révision du niveau de recrutement, de la durée de la formation et du recyclage des enseignants, dont le nombre a connu une augmentation, outre l'introduction de l'outil informatique et des technologies. M. Ouyahia a abordé, d'autre part, le dossier du tourisme, soulignant que la promotion de ce secteur ne requiert pas uniquement le développement des infrastructures mais nécessite aussi un environnement adéquat et des services de qualité. Tout en relevant le soutien dont bénéficie le tourisme pour son développement, il a souligné la nécessité d'une évolution sociale permettant la mise en place d'un environnement adéquat en termes de sécurité et de bien-être des touristes. Le Premier ministre s'est également adressé aux professionnels du secteur les appelant à ne pas se contenter d'acheminer des touristes algériens à l'étranger mais, également, de promouvoir la venue de touristes étrangers en Algérie. Il a estimé, aussi, impératif de garantir certaines règles professionnelles et de qualité dans les prestations fournies au niveau des structures touristiques, notamment les hôtels. Il a rappelé, à cette occasion, les efforts consentis par l'Etat pour la relance du secteur du tourisme, particulièrement à travers le soutien aux investisseurs par une réduction des loyers des terrains destinés aux projets touristiques pouvant atteindre 80 % au sud du pays, l'octroi de crédits bonifiés au profit des investisseurs, la formation de compétences et une remise fiscale sur les bénéfices et la valeur ajoutée (7%) pour une période de 10 ans. La jeunesse, un enjeu majeur pour l'avenir du pays ALGER - Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé mercredi devant les membres du Conseil de la nation que la question de la jeunesse représentait un "enjeu majeur" pour l'avenir du pays qui nécessite une prise en charge et une "attention particulière". Répondant aux préoccupations des membres du Conseil de la Nation sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, M. Ouyahia a souligné que la prise en charge de la jeunesse algérienne nécessitait "des efforts supplémentaires, des sacrifices et une attention particulière". L'Algérie "n'est ni un pays riche, ni un pays pauvre et ses enfants nourrissent de grandes ambitions", a-t-il indiqué, précisant que l'Etat avait commencé à prendre en charge ces ambitions grâce à sa "bonne gouvernance" en s'acquittant de ses dettes et en retrouvant son autonomie de décision. La hausse des prix du pétrole durant les quatre dernières années a permis à l'Etat d'assurer les moyens nécessaires à la formation des jeunes, a ajouté le Premier ministre, appelant les parents et la société dans son ensemble à assumer leur rôle éducatif à l'égard des jeunes. L'éducation passe aussi par l'orientation et le discours religieux qui "ne doit pas se limiter à ce qui est +licite+ et à ce qui est +illicite+ mais prôner aussi les principes de droit et de justice", a estimé M. Ouyahia, se félicitant que le ministère des Affaires religieuses "maîtrise la situation". Le Premier ministre a, dans ce contexte, relevé que l'emploi arrivait en tête des préoccupations des jeunes, rappelant que l'Etat avait consenti d'importants efforts afin de ramener le taux de chômage à 10 %. Des efforts plus importants seront déployés pour le réduire davantage, a-t-il ajouté. Pour M. Ouyahia, la réduction du taux de chômage est "possible" à l'avenir à la faveur des projets prévus par le plan quinquennal 2010-2014 qui permettra la création de trois millions d'emplois à travers les nouvelles structures et infrastructures comme les écoles et les hôpitaux. Il a, par ailleurs, abordé la responsabilité à l'égard des jeunes. "On a poussé nos jeunes au terrorisme, ce qui nous impose aujourd'hui de les raisonner pour qu'ils ne commettent plus d'erreurs à l'avenir comme ce fut le cas pour la génération d'octobre 1988 qui a attisé le feu de la fitna", a-t-il dit à cet égard. L'erreur, a-t-il précisé, était qu'"on a fait croire aux jeunes, à l'époque, qu'ils iraient au paradis", soulignant que la responsabilité des "grands" aujourd'hui consiste en le "devoir de pondération" et en la nécessité de "porter le message et de faire parvenir la préoccupation et l'intérêt". Par ailleurs, M. Ouyahia a affirmé que l'Etat est "à même" de protéger les citoyens, de satisfaire leurs besoins et de préserver l'intégrité nationale à condition "de se rassurer sur sa situation sécuritaire interne et ne pas craindre de mobiliser ses enfants" comme ce fut le cas lors de la décennie noire. "Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait au niveau du gouvernement celui qui légitimera les haragas", a dit M. Ouyahia au sujet de la question de l'émigration clandestine, estimant que "celui qui se jette à la mer, s'il ne meurt pas ou il n'est pas fait prisonnier, il est embauché comme saisonnier, alors que l'Algérie offre des emplois saisonniers à 2000 dinars la journée, qui ne trouvent pas preneurs". "Le gouvernement est soucieux de prendre en charge les jeunes et de satisfaire les besoins des citoyens, mais reste aussi attaché à l'application de la loi", a-t-il affirmé à cet égard. Le Premier ministre a souligné que le fait "d'accorder davantage d'intérêt aux jeunes et faire, en cette situation d'effervescence, renaître l'espoir au plus profond d'eux devient ainsi une responsabilité très lourde", appelant à "faire preuve de retenue et à faire valoir les réalisations positives de l'Etat". "Il est important que tout un chacun sache les aspects positifs porteurs d'espoirs au moment où l'Algérie procède à la revalorisation des salaires des travailleurs et à l'augmentation des dépenses publiques et à la création de nouveaux postes d'emplois, alors que d'autres pays baissent les salaires et licencient des travailleurs ", a-t-il rappelé. Parallèlement, "il faut informer nos jeunes du chemin parcouru depuis l'indépendance, des erreurs en matière d'histoire, des événements des années 1980 et comment, suite à notre négligence, gaspillage et populisme, nous avons perdu notre souveraineté nationale sur notre économie lors du rééchelonnement de nos dettes", a-t-il estimé. "Nous devons informer les jeunes qu'en raison des mêmes erreurs et parce que nous avons perdu la raison, nous avons vécu un véritable enfer social et nous nous sommes retrouvés au milieu d'une tragédie nationale dont nous nous rétablissons toujours", a précisé le Premier ministre. "Il incombe aux adultes de nourrir davantage d'espoir au plus profond des jeunes d'aujourd'hui, et davantage de fierté et de patriotisme et développer leurs capacité à faire face aux défis de l'avenir", a-t-il affirmé. "Ils sont tenus aussi d'exploiter les richesses du pays à bon escient pour les préserver aux générations futures, et donner sa véritable signification aux sacrifices consentis par les martyrs de la révolution et de la République qui ont sauvé le pays", a-t-il précisé.