Ahmed Rédha Houhou (1911-1956) a non seulement été le fondateur de la littérature de fiction en langue arabe classique en Algérie, mais également en Arabie Saoudite, a-t-on souligné à l'ouverture, samedi à Constantine, de la 1ère édition du colloque littéraire consacré à ce chahid. Cheribet Ahmed Cheribet, critique littéraire et professeur de lettres arabe à l'université de Annaba, a rappelé à cette occasion que le parcours de Redha Houhou a commencé en Arabie Saoudite où il a marqué la vie littéraire de ce pays pendant dix ans avant de rentrer au pays en 1946 pour s'installer à Constantine. Membre de l'association des oulémas, il a milité par la plume en étant le premier écrivain de fiction en langue arabe classique à rédiger des nouvelles et des pièces de théâtre, a-t-il rappelé. Ses écrits subversif et sa plume acerbe lui ont valu d'être sur la "liste rouge" des hommes à abattre par la soldatesque coloniale. Dans la nuit du 29 mars 1956 il fut interpellé chez lui et emmené pour un entretien de "quelques minutes" qui se transforma en "randonnée mortelle" à Djebel Ouahch (Constantine) où il fut découpé à la scie avant d'être achevé par balles, en même temps que six autres citoyens de cette ville. Ils furent enterrés dans une fosse commune sur le lieu même de leur exécution à Djebel Ouahch, a-t-on rappelé à l'ouverture de la rencontre, relevant que lorsque le charnier fut découvert après l'indépendance, le corps du Chahid Rédha Houhou a été reconnu grâce à sa prothèse dentaire ainsi qu'à la clé de sa maison retrouvée sur lui.