Marquant la fin d'une décennie, l'année 2010 aura eu la particularité de constituer une jonction entre la fin d'un plan quinquennal de développement de près de 17.500 milliards DA et le démarrage d'un nouveau programme d'investissements publics totalisant plus de 21.214 milliards DA, soit 286 milliards de dollars pour les années 2010 à 2014. Sur cet engagement financier, un budget global de 9.680 milliards DA (130 milliards de dollars) est destiné au parachèvement des projets en cours, et représentant la partie inachevée du précédent programme en plus des projets pour 2010, le reste, soit 11.534 mds DA (près de 156 milliards de dollars) devrait financer un "programme neuf". Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a récemment expliqué l'importance de la rallonge accordée au parachèvement des programmes en cours par "l'extension substantiels" des plans d'investissements précédents, comme c'est le cas des programmes supplémentaires développement local (Hauts-plateaux, grand Sud, etc.) engagés depuis 2006, soit deux ans après l'adoption du premier plan 2005-2009, et qui ont nécessité une enveloppe supplémentaire de près de 1.270 milliards de DA (plus de 17 milliards de dollars). S'y ajoutent les programmes complémentaires à cheval entre deux plans de développement, tels le parachèvement, à fin 2009, de 500.000 logements financés ou aidés par l'Etat, ou les extensions des routes, barrages et autres infrastructures. Pour financer son programme quinquennal d'investissements, l'Etat s'appuie sur les ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR), estimées actuellement à plus de 4.000 mds de DA (environ 60 mds usd) et compte recourir à la place financière locale. Le programme 2010-2014 réserve plus de 40% de ses ressources à l'amélioration du développement humain avec notamment, la création de 3 millions d'emplois et la réalisation de 2 millions de logements, dont 1,2 million seront livrés durant le quinquennat, le reste devant déjà être mis en chantier avant la fin de l'année 2014, alors que 800.000 autres seront déjà en chantier à cette échéance. Un montant de 150 mds de DA sera consacré en outre à l'aménagement des sites urbains, soit un montant égal à celui engagé à cette même fin durant toute la décennie écoulée. Quelque 1.566 milliards DA seront mobilisés pour le développement économique. Plus de 1.000 milliards DA, à hauteur de 200 milliards DA par an seront en outre alloués au secteur agricole, et 60 milliards DA/an appuieront le renouveau rural. Le développement industriel bénéficiera quant à lui de près de 50 milliards DA pour, notamment, sa modernisation et la réalisation de 80 zones industrielles et d'activités. Près de 100 milliards DA seront destinés à la PME, dont 80 milliards DA dédiés à l'appui au programme national de mise à niveau de 20.000 PME. Pour la lutte contre le chômage, une enveloppe de 360 milliards DA a été dégagée, dont 150 milliards DA serviront à l'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Ce programme public de développement prévoit également d'importants investissements au niveau des entreprises publiques pour un montant de 2.000 milliards DA, dont près de 300 milliards DA pour la réalisation des centrales électriques, plus de 800 milliards DA pour le développement de l'industrie pétrochimique et près de 1.000 milliards DA, au titre de la relance et de la modernisation des entreprises publiques industrielles Le plan financera par ailleurs la réalisation de 35 barrages, 25 systèmes de transfert d'eau, et l'achèvement de toutes les stations de dessalement d'eau de mer en chantier. En outre, près de 40% des ressources serviront à poursuivre le développement des infrastructures de base et à l'amélioration du secteur public, dont plus de 3.100 milliards DA destinés au secteur des travaux publics pour poursuivre l'extension et la modernisation du réseau routier, et l'augmentation des capacités portuaires. Outre l'achèvement de l'autoroute Est-Ouest, le programme 2010-2014 prévoit pour le secteur le lancement d'un "grand nombre de projets d'infrastructures routières", dont la réalisation de la Rocade des Hauts plateaux (1.300 km), de 34 nouvelles voies rapides de 100 km chacune pour relier 34 chefs-lieux de wilayas et enfin la rocade Nord-sud Alger-Tamanrasset, en parallèle du couloir de l'Autoroute transsaharienne. Plus de 2.800 milliards DA seront consacrés au secteur des transports pour moderniser et étendre le réseau de chemin de fer, améliorer le transport urbain (avec notamment la réalisation de tramways à travers 14 villes) et la réalisation de liaisons avec des ports. En plus des programmes d'infrastructures socio-économiques, quatre nouvelles villes (Sidi Abdallah, Bouinan, Boughezoul et Menea) seront promues et réalisées pour un montant de 500 milliards de DA, en dehors de Hassi Messaoud qui relèvera du secteur pétrolier. Sur les dix dernières années, les différents programmes économiques auront coûté à l'Algérie quelque 240 milliards de dollars auxquels s'ajouteront les 286 milliards de dollars d'investissements publics sur le quinquennat 2010-2014. Durant le dernier quinquennat, 1.045.000 logements ont été livrés, portant à 7.090.000 logements le parc national de logements à fin 2009. Quelque 3,2 millions d'emplois dont 1,8 million permanents ont été créés entre 2005 et 2009 et 672.324 postes de travail l'ont été durant le premier semestre de l'année 2010 qui a vu le chômage baisser à 10% contre près de 30% il y a dix ans.