Le film Goulili (ou Dis-moi si tu sais) de l'auteure Sabrina Draoui a été primé plusieurs fois. « Pour sa conviction cinématographique, son courage à aborder un sujet tabou de dimension universelle, pour la fluidité de sa mise en scène, la subtilité de son jeu sur les langues et ses dialogues », elle a reçu en avril dernier au Festival Ciné Sud de Cozes le prix du Jury (prix de la ville de Saint-Georges-de-Didonne), le prix des Lycéens. Une année auparavant, elle participe notamment au 1er Festival du film de Dakar – FIFDAK (décembre 2008) et obtient le Grand Prix (prix du public). De quel tabou s'agit-il pour cette femme trentenaire, née d'un mariage mixte (père algérien et mère française) ? A lire le synopsis de Goulili, il s'agit de deux amies qui dialoguent avant d'aller en cours. Dans l'intimité de leur vision de la vie, parler d'amour et de sexe n'est pas chose simple. Elles sont si différentes, et si proches à la fois, mais ne sont-elles pas qu'une ? Sélectionné aux JCC 2008 – Journées cinématographiques de Catharge (Tunisie), au JSFF 2008 – Jordan Short Film Festival (Amman, Jordanie), ce court métrage est né suite à une riche expérience de sa signataire. Sabrina est également photographe et il est certain que sa photo à l'écran doit être bien qualitative. Elle a pourtant choisi la réalisation et pas la direction de la photo. Cette lauréate nationale de la photo artistique – Bibliothèque nationale d'Algérie 2004 – a manié dès son jeune âge le boîtier. «J'ai fait de la photographie durant toute ma vie, elle est l'une de mes plus belles histoires d'amour», avait-elle affirmé, elle qui a remporté le concours international «Regards croisés» (Union européenne, Bruxelles-2006). Lors d'une exposition itinérante, ses travaux sont partis de Rome pour visiter l'Algérie, l'Egypte, la Palestine, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Turquie, Chypre, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, Malte et enfin la Slovénie. Ce tour la propulse sur la scène internationale et rappelle ses expériences professionnelles. Diplômée des études supérieures en chimie à l'Université des sciences et de la technologie d'Alger, elle a préféré l'alchimie de la poésie, de l'image et de la fiction. Sportive, elle a pratiqué le karaté (ceinture noire 2e dan). Elle a été six fois championne d'Algérie et sélectionnée en équipe nationale. Elle a fait de la natation et s'est retrouvée vice- championne d'Algérie (100m dos) en 1989. Elle a même fait de la musique (solfège et piano) entre 1986 et 1991 au Centre culturel de Batna. Sabrina Draoui est décidément née pour être une grande artiste.