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Mohamed Harbi : « Messali Hadj n'était pas un dictateur, il avait une personnalité charismatique » Colloque international sur le Fondateur du Mouvement national
L'historien et professeur émérite, M. Mohamed Harbi, a donné, hier, une analyse profonde de l'environnement social et politique qui a forgé la personnalité de Messali Hadj, le fondateur du mouvement national algérien. Mohamed Harbi a présenté toutes les positions révolutionnaires de Messali Hadj, relevant dans son exposé qu'il fut très difficile pour Mohamed Boudiaf de convaincre Larbi Ben M'hidi et Bentobal d'accepter l'idée d'abandonner Messali pour rejoindre le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (C.RU.A). Lors d'une conférence tenue, hier dans la matinée, au niveau de l'université de Tlemcen, le spécialiste du mouvement national, Mohamed Harbi, qui a pris part au colloque international, sous le thème « la terre n'est pas à vendre », a passé en revue la dimension nationaliste de la personnalité de Messali Hadj. M. Harbi a abordé les relations de Messali Hadji avec l'élite algérienne dans les débuts de son parcours de militant, relevant que le colonisateur avait réussi à créer une sorte de classes sociales, une politique qualifiée par M. Harbi par « la politique de ségrégation ». Selon le même interlocuteur, l'élite de l'époque voulait exclure la classe populaire de la politique, et puisqu'il appartenait à la classe populaire, il avait du avait lutté contre la France et ses plans d'insertion et contre la vision discriminatoire de l'élite. « Messali avait une personnalité charismatique, il n'était pas un dictateur », estime Mohamed Harbi. Parmi les témoignages étalés par Mohamed Harbi, les difficultés rencontrées par Mohamed Boudiaf pour convaincre Boussouf, Ben M'hidi et Bentobal à abandonner Messali Hadj pour intégrer le CRUA, dont les membres sont devenus les chefs de la guerre de libération. Les organisateurs ont voulu que le colloque soit une rencontre académique et non pas politique. De nombreux acteurs du mouvement national y ont pris part, dont des historiens spécialisés, à l'exemple de Benjamin Stora et la fille du Messali Hadj, M. Djenina Benkelfat-Messali.