Le troisième homme de la République Islamique de l'Iran, Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri, président du groupe international de rapprochement entre les dogmes islamiques, a démenti dans une interview qu'il a accordée à El Khabar, lors de sa visite en Algérie, qu'il soit informé de l'activisme des chiites en Algérie. Il a, à l'occasion exprimé son refus de telles campagne, que ce soit en Algérie ou dans les pays musulmans de tendance sunnite. Le même responsable a considéré que cela ne servira pas la question de l'union musulmane. L'Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri a affirmé qu'il n'existe pas de sensibilité envers les musulmans sunnites à Téhéran et que les revendications des diplomates arabes de construire leur mosquée, vise à provoquer l'Iran et à semer la « zizanie ». El Khabar : quand est ce l'Institut de rapprochement entre les dogmes de l'Islam a été fondé et pour quelle raison ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : le groupement international de rapprochement entre les dogmes musulmans a été fondé, depuis 21ans. Son but est de reprendre le flambeau de la maison de rapprochement entre les dogmes musulmans au Caire, qui a été fondée par des Oulémas d'Al Azhar et par des Oulémas Chiites. Il a activé pendant plus de vingt-ans avant que son activisme ne soit interrompu au début des années 70. Après la fin des révoltes, c'est-à-dire après la fin de la guerre qui nous a été déclarée par le dictateur Saddam Hussein, nous avons fondé ce groupe international pour rapprocher entre les dogmes musulmans. Les raisons de sa création, comme nous l'avions déjà cité, consiste à assurer la continuité de l'activité de la Maison de Rapprochement du Caire et à travailler à connaître l'espace commun entre les dogmes et appeler à se baser sur cet espace commun. El Khabar : quels sont les imminents fondateurs du centre parmi les oulémas sunnites et chiites ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : le centre a été créé par un groupe d'Oulémas de différents dogmes musulmans. Ils sont des Iraniens, des Irakiens, des Libanais, des Soudanais, et également des Pakistanais et Indiens. El Khabar : quelles sont les personnalités les plus modernes du groupe ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : c'est le savant Al-Khalili, le mufti du Sultanat d'Oman. Il est Ibadite. Le savant le plus imminent parmi les sunnites, on a le professeur égyptien, Mohamed Salim Al-Aoua, et le professeur Soudanais Abderrahim Ali. Parmi les oulémas sunnites iraniens, on cite cheikh Mouloui Ishak Madani, imam du dogme Hanafite en plus de plusieurs oulémas sunnites et chiites. El Khabar : quel rôle joue le groupe actuellement ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : son rôle est beaucoup plus culturel que politique. Nous travaillons à découvrir les espaces communs et rappeler les musulmans de ces espaces, comme nous travaillons aussi à découvrir les versions et dispositions communes entre tous les dogmes de l'Islam, estimés à plus de 90% de la religion. El Khabar : la prédication chiite en Algérie n'a pas cessé ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : nous ignorons l'existence de toute prédication pour le chiisme en Algérie et nous sont contre cette dernière dans le cas où elle existe. El Khabar : ne pensez vous pas que la prédication au chiisme dans les régions sunnites ne sert pas le rapprochement entre les dogmes islamiques ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : pas du tout. Cela ne sert en aucun cas la cause islamique. El Khabar : comment ça ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : nous n'avons pas besoin de faire la prédication pour notre dogme, le chiisme. Nous devons défendre l'Islam et l'unité musulmane et rapprocher entre les différends dogmes de l'Islam afin que nous puissions faire face aux agressions contre la nation musulmane. El Khabar : le nombre des chiites installés en dehors de l'Iran est estimé à combien ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : Je les estime à environ 250 millions et sont répartis à travers 80 pays. El Khabar : qu'en est-il de leur nombre dans le monde arabe ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : j'ignore leur nombre dans le monde arabe. Toutefois, ils sont estimés à 65 % de la population en Irak, à plus de 60% au Bahreïn. El Khabar : qu'en est-il de l'Algérie ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : nous l'ignorons et je crois qu'il n'existe pas des prédicateurs pour le chiisme en Algérie. je suis contre la prédication pour le chiisme en Algérie. El Khabar : comment évaluez-vous les relations entre l'Algérie et l'Iran ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : je les considère excellentes. Les deux peuples algérien et iranien se respectent mutuellement et sont deux peuples qui aiment l'Islam et qui ont des idées révolutionnaires. Les deux peuples ont souffert des supplices du colonialisme et de la discrimination. Les relations entre les deux gouvernements sont, également, excellentes et je pense qu'on doit les promouvoir d'avantage. El Khabar : comment voyez vous l'avenir de l'échange culturel entre les deux pays ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : je crois qu'il faut promouvoir le niveau d'échange culturel sur différents plans, notamment, sur celui de l'échange de livres et l'organisation des semaines culturelles dans les deux pays et en lançant des ateliers cinématographiques communs. El Khabar : quelle est votre vision de ce qu'on a communément appelé les révoltes arabes ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : je considère que l'essence de ces révolte est islamique et qu'elles sont une action qui s'oppose à l'impérialisme et va à l'encontre du sionisme. Je les qualifie de bon acte, du moment qu'elles visent au changement et à se débarrasser de la tyrannie. El Khabar : l'Iran a-t-il apporté de l'aide matérielle aux révoltes arabes ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : nous soutenons ces révoltes sur le plan intellectuel et nous ne les avons jamais soutenues sur le plan matériel ou financier. Nous avons soutenu la révolte en Egypte et aussi en Libye, en Jordanie, au Yémen et au Bahreïn. El Khabar : si c'est le cas, pourquoi n'aviez vous pas soutenu Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : nous soutenons les réformes en Syrie. Toutefois, nous considérons que le régime syrien a beaucoup aidé la résistance au Liban et à Ghaza. Le régime syrien doit être remercié pour ces bonnes actions et pour ses positions. Nous appelons au dialogue entre le régime syrien et la résistance. Le régime syrien est différent des régimes égyptien ou de celui du Bahreïn. Ces deux régimes étaient des régimes dictateurs qui ont marché avec le sionisme et le colonialisme occidental. El Khabar : que pensez-vous de ceux qui accusent l'Iran d'encourager le sectarisme dans le monde arabe ? Ayatollah Mohamed Ali Taskhiri : nous nous opposons au sectarisme. Notre appel à la communauté internationale de rapprocher entre les dogmes de l'Islam a fondé une sorte de déni du secticisme. Le secticisme est une dérive, un recul et de la rétrograde. Nous sommes contre le secticisme et appelons à effacer ce terme et ne plus l'utiliser entre nous. A quoi bon de être en conflit sectaire alors que l'Islam nous a unifiés et interdit cela !