Les journalistes algériens ont célébré la journée internationale de la liberté d'expression, dans l'ignorance des autorités et en prévision de l'application de la nouvelle loi sur l'information. Ils ont célébré la journée mondiale de la presse tout en attendant l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle et le renforcement de la marge de la liberté de la presse en Algérie. Plusieurs journalistes se sont rassemblés à la place de la liberté de la presse à Alger, en réponse à l'appel de « l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste ». Ils ont clamé la prise en charge immédiate des problèmes et difficultés des journalistes algériens. Le porte-parole de l'Initiative, M. Riad Boukdeche a indiqué, lors de ce rassemblement que les journalistes algériens vivent dans une situation d'ambigüité et d'obscurité, suite aux lacunes juridiques. Il a expliqué cette situation par le retard accusé dans la publication des textes d'application de l'article 11 de cette nouvelle loi, relatif à l'institution de régulation de la presse écrite et au conseil supérieur de l'audiovisuel ainsi que le conseil d'éthique de la profession de journaliste et de la commission nationale chargée de la publication de la carte professionnelle. « Nous demandons aux éditeurs privés l'amélioration de la situation des journalistes et la prise en charge des revendications socioprofessionnelles de la corporation », est-il indiqué dans le communiqué. Le ministre de la communication, M ; Nacer Mehal qui a assisté au recueillement à la mémoire des journalistes assassinés à la place de la liberté de la presse à Alger a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative érigée à la mémoire des 72 journalistes assassinés durant la crise sécuritaire qu'a traversée l'Algérie. A Tizi-Ouzou, l'association des journalistes et correspondants a rendu hommage aux journalistes martyrs de la profession. Une rencontre a également été organisée pour débattre des problèmes des correspondants de cette wilaya. Pour sa part, la direction de la culture de la wilaya a rendu hommage à la famille du journaliste assassiné Ismail Yafsah. Il est à noter que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika n'a pas adressé de message aux journalistes et à la famille médiatique, contrairement à l'année passée où il a abrogé la peine de prison contre les journalistes. Par Athmane Lahiani