La ville de Lakhdaria (45 km au nord de Bouira) sise au cœur des massifs boisés de Zbarbar, connus pour avoir été depuis le début du terrorisme (1992) une zone de repli des phalanges terroristes, s'est réveillée hier sous le choc d'un troisième attentat kamikaze en moins d'une année. En effet, vers 6h30, une forte explosion s'est fait entendre du côté de la sortie est de la ville. Un camion faisant partie d'un convoi militaire qui, selon nos sources, se dirigeait vers les monts de Lakhdaria, pour participer à une opération, se voit percuter de plein fouet par un motard. A peine le choc ressenti, le kamikaze actionne sa machine infernale. Le premier bilan établi fait état de 13 blessés. Cependant, faut-il le souligner, c'est là un nouveau procédé utilisé par les terroristes, car auparavant ils n'avaient jamais usé de moto dans ce genre d'attentat. L'on se rappelle bien du premier attentat kamikaze qui a eu lieu dans cette ville, un mercredi 11 juillet 2007, lorsqu'un camion bourré d'explosifs avait foncé sur un campement militaire, implanté à 2 km à l'est de Lakhdaria. Bilan : 8 morts et 23 blessés. Quelques mois plus tard, le 21 septembre de la même année, un autre attentat kamikaze avait ciblé un convoi de la Gendarmerie nationale escortant des étrangers qui travaillaient pour le compte de la société française Razel, sur la route menant de Lakhdaria à Maâlla. Bilan : cinq gendarmes, un civil et trois étrangers, dont un Italien et deux Français, ont été blessés. Par ailleurs, faut-il encore le souligner, d'autres attentats à l'explosif ont eu lieu dans cette région où l'on parle de l'existence d'une filière terroriste spécialisée dans la fabrication d'explosifs. C'est le cas entre autres, de l'explosion de l'attentat à la bombe au niveau du stade communal de Lakhdaria, perpétré en février 2007, et celui survenu en mars de la même année, ciblant un convoi militaire au lieudit Tizi Lbir. D'autre part, l'attentat d'hier est survenu quelques jours avant la visite annoncée à Bouira du président de la République. Une visite déjà reportée par le passé à plusieurs reprises.