Loin de cerner la donne, avec en prime des chiffres souvent galvaudés à dessein, les autorités au niveau local peinent à trouver une issue au phénomène du chômage qui va crescendo. Pour les organismes locaux, Awem (Agence de wilaya de l'emploi), direction de l'emploi, direction de l'action sociale de la wilaya, c'est le branle-bas de combat. Une situation ingérable dans la mesure où la wilaya tarde à connaître un véritable essor économique. Ce à quoi s'ajoutent les réticences des promoteurs économiques, affirme-t-on. Pour le directeur de l'emploi, M. Benalouache, la mise en œuvre de ce dispositif passe par un effort de sensibilisation à tous les niveaux. L'essentiel des efforts est concentré sur les différentes consultations entreprises auprès des promoteurs économiques locaux. Notre interlocuteur assure qu'il y a bien un écho favorable, mais cela n'empêche pas de poursuivre les consultations. Pour ce faire, une campagne d'information est déjà enclenchée et aura à toucher toutes les localités de la wilaya. Un site Internet (www.odej-bouira.net) est mis à la disposition des demandeurs d'emploi et des employeurs, où toute l'information sur ce dispositif est disponible. Pour rappel le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle concerne trois catégories de chômeurs, à savoir : les diplômés, les qualifiés et ceux n'ayant aucune qualification. De là, trois formes de contrats sont prévus et sont, le CID (Contrat d'insertion des diplômés), le CIP (Contrat d'insertion professionnelle) et enfin le CFI (Contrat de formation insertion). Cependant, la fièvre des contestations continue à produire les effets que l'on sait. Les grands axes routiers de la wilaya de Bouira, à l'instar de la RN 18, RN 5 et RN 8 continuent d'être le théâtre de démonstrations du mécontentement des désoeuvrés. Le mois de juin dernier, la RN 5 a été obstruée à trois reprises par des protestataires dont l'unique et redondante revendication est de trouver un « job ». Les autorités locales n'ont toujours pas d'autres choix que de se déplacer sur place et promettre la prise en charge des problèmes posés dans le but souvent immédiat de lever les barricades dressées. Tout porte à croire que ça piétine. Pourtant, des projets spécifiques, initialement destinés à la résorption du chômage sont lancés depuis déjà quelques années. Mais, ni le PSRE (programme de relance économique), ni les projets initiés dans le cadre du programme national de développement de l'agriculture, ne semblent arrivés à produire l'effet escompté. D'autre part, ce sont les programmes d'aide à l'emploi gérés par les collectivités locales qui tardent à donner des résultats palpables. C'est le cas des TUP-HUMO (travaux d'utilité publique à haute intensité de maind'œuvre) mis en œuvre depuis 1990. Même cas pour les ESIL (Emploi salarié d'initiative locale), l'IAIG (Indemnité pour activité d'intérêt général) et les dispositifs de la CNAC, l'ANSEJ et l'ANGEM. L'investissement, un palliatif viable pour le chômage demeure à son stade le plus rudimentaire au niveau de cette wilaya. Pourtant, les opportunités ne sont pas ce qui manque. Les indicateurs révélés par les organismes locaux renseignent pourtant bien sur une santé économique prometteuse. Ce qui fait que la solution à la crise de l'emploi, doit être globale si on se fie aux suggestions des spécialistes en la matière. Le développement durable et la création des richesses demeurent les seuls moyens efficaces pour arriver à résorber le chômage, et ce n'est pas en « subventionnant » des emplois qu'on arrivera à réguler le marché de l'emploi sujet à toutes les transformations économiques. A Bouira, la donne de l'emploi est présentement confuse d'autant que la wilaya est loin d'amorcer le processus de développement et d'exploitation de ses propres richesses.