L'Agence nationale de l'emploi (Anem), chargée de réguler le marché du travail en Algérie depuis sa création en février 2006, ne s'est pas encore fait la place qui lui est due dans la société. Beaucoup de citoyens méconnaissent ses activités, pour ne pas dire carrément son existence. Et, pourtant, cette structure est au cœur de leur préoccupation la plus lancinante : le chômage.Sachant que la loi oblige toutes les entreprises privées et publiques à passer par l'Anem pour leur recrutement, cet établissement, placé sous la tutelle du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, devrait être connu par la majorité des sans-emploi que compte le pays. Mais tel n'est pas le cas. L'Anem n'est pas très connue et pour celles et ceux qui n'ignorent pas son existence, elle ne représente pas le moyen ultime pour trouver du travail. Activer pour se faire introduire par le biais de personnes plus ou moins influentes reste pour bon nombre de citoyens plus prometteur que de déposer un dossier à l'Anem. Le principe des relations et du passe-droit est trop ancré dans les esprits pour qu'une véritable dynamique puisse se développer autour de l'Anem. Pourtant, cette structure a de quoi donner de l'espoir dans le domaine, sachant qu'elle constitue une banque de données sur tout ce qui concerne l'emploi dans le pays et qu'elle dispose d'un programme et de missions précises. l'Anem a, en effet, pour mission l'organisation, la gestion et la régulation du marché de l'emploi, notamment à travers un nouveau dispositif initié pour participer à l'amélioration du marché de l'emploi à travers les placements de travailleurs : Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) sur lequel se rabattent plusieurs jeunes diplômés qui préfèrent la modique somme de 12 000 dinars par mois au chômage quand ils réussissent à être placés. Les objectifs du DAIP : favoriser l'insertion professionnelle des jeunes primo-demandeurs, encourager toutes formes d'actions et de mesures tendant à promouvoir l'emploi des jeunes, ainsi que des programmes de formation-emploi et recrutement. Ce dispositif cible trois catégories. D'abord, les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et les techniciens supérieurs issus des établissements nationaux de formation professionnelle. Ensuite, les jeunes sortant de l'enseignementsecondaire de l'éducation nationale, des centres de formation professionnelle ou ayant suivi un stage d'apprentissage. Enfin, les jeunes sans formation ni qualification. Les agences de l'Anem sont réparties sur tout le territoire national, avec11 Drem (Direction régionales de l'emploi), 48 Awem (Agences de wilaya de l'emploi) et 151 Alem (Agences locales de l'emploi). F. B. L'Anem de Tizi Ouzou lance une formation pour les jeunes sans niveau L'antenne de Tizi Ouzou de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) a lancé, en collaboration avec la direction de la formation professionnelle, une formation au profit de jeunes sans niveau âgés entre 16 et 20 ans. 139 jeunes sont appelés, dans un premier temps, à suivre ce type de formation d'une durée de six mois au niveau des CFPA en vue d'apprendre les rudiments d'un métier qui leur facilitera l'insertion sociale, a indiqué le directeur de cette structure, qui a fait état de l'attribution pour ces stagiaires d'une bourse de 3 000 DA/mois. S'exprimant en marge des journées «portes ouvertes sur l'emploi des jeunes», organisées à la maison de la Culture, le directeur général de l'ANSEJ, Tahar Chaalal, a relevé le «désintérêt manifesté par les jeunes à l'endroit des métiers manuels», en notant la tendance des postulants à une formation «dans des créneaux déjà saturés». Il a exhorté, à cette occasion, le mouvement associatif à s'investir dans le travail de sensibilisation pour remédier à cette situation en vue de réhabiliter les métiers manuels. L'universitaire Madjid Benyaou a estimé, pour sa part, que «le nombre de chômeurs au niveau de la wilaya varie entre 50 et 90 000». Il a fait également savoir que «plus de 12 000 jeunes formés par l'université et les CFPA arrivent annuellement sur le marché local du travail».