L'improvisation s'est imposée comme une règle au deuxième jour du Festival international des danses populaires de Sidi Bel Abbès. De l'aveu même des organisateurs, la programmation des représentations chorégraphiques a connu un véritable chambardement et de nombreuses annulations de dernière minute qui n'ont pas été du goût du public. Les animateurs des soirées, programmées au Théâtre de Verdure, ont, d'ailleurs, eu toutes les peines du monde, hier et avant-hier, à maintenir le rythme et à respecter un planning établi à la va-vite, faut-il le souligner. « Pourtant, éparpillé sur quatre sites seulement, l'événement paraissait maîtrisable sur le plan de l'organisation. Durant cette 4e édition, les organisateurs ont montré leurs limites », considère Kazzouz, l'un des fondateurs de la troupe Beni Ameur. Sa troupe, qui a été pourtant choisie par le jury lors des présélections, a été privée de participation à ce festival. Pour le commissaire du festival, Mme Hankour, ces « contretemps sont imputables aux agendas chargés de plusieurs troupes étrangères, engagées dans différents festivals internationaux programmés en ce mois de juillet ». Côté spectacle, cinq troupes ont fait sensation avant-hier au théâtre de Verdure, et ont drainé un public nombreux. La troupe palestinienne Mora, spécialisée également dans la chanson engagée, a fait preuve de performances artistiques longuement ovationnées. « Etablie à Damas (Syrie), la formation Mora porte le nom antique de la terre de Palestine », indique l'un de ses membres. A près de vingt ans d'existence, Mora compte à son actif des dizaines de participations et de distinctions dans de nombreux festivals. Sur un autre registre, la formation Salam de Béchar a présenté plusieurs danses traditionnelles typiques de la région de la Saoura. Des danses fortement enracinées dans la tradition de cette partie occidentale du Sahara, à travers sa gestuelle en harmonie, déployée au rythme du bendir et de la flûte traditionnelle. Djil El Mousalaha (génération de la réconciliation) est l'un des rares groupes belabbésien à avoir pris part au festival. Très apprécié pour ses genres chorégraphiques vifs, Djil El Moussalaha excelle notamment dans les styles el saff, alaoui et n'hari. Des danses dont la particularité tient surtout à ces mouvements cadencés qui obéissent aux seules injonctions de deux instruments du terroir, à savoir la gasba et le bendir, que de rares personnes savent manier avec doigté. Il convient de rappeler qu'une vingtaine de formations artistiques sont en compétition pour les trois premiers prix de cette 4e édition qui sera clôturée aujourd'hui.