De notre envoyée spéciale à Sidi Bel Abbès Amira Bensabeur La sixième édition du Festival culturel international des danses populaires de Sidi Bel Abbès s'est clôturée, jeudi dernier tard dans la nuit, au théâtre de verdure de la ville, au rythme harmonieux d'une série de spectacles, animée par plusieurs troupes, entre autres la Palestine, la Norvège, la Tunisie, le Soudan, etc., et ce, en présence des autorités de la wilaya et des représentants du ministère de la Culture. Souriants et décontractés, les artistes se sont montrés beaucoup plus dynamiques, et ont offert tout ce qu'ils avaient en cette dernière soirée qui a duré plus de quatre heures avant la proclamation des résultats, arrachant les ovations d'un public nombreux. Le premier prix est revenu à la troupe de la Géorgie, une troupe formée d'enfants qui ont séduit le public. Le deuxième prix, quant à lui, a été attribué à la troupe folklorique Ettal de Sidi Bel Abbès tandis que le troisième prix d'encouragement a été décerné à la troupe Assayl de Palestine. Concernant le prix spécial du jury, il a été attribué à la troupe Ram Day de la Côte d'Ivoire. Le jury a également attribué d'autres prix dont celui du petit danseur au Géorgien Diofini Saliz Sarfizarki. Lors de cette cérémonie de clôture, des temps de passage oscillant entre 10 et 15 minutes ont été accordés à chacune des troupes participantes. Ainsi, quatre heures durant, un public des plus enthousiastes a suivi avec émerveillement des spectacles offerts par les formations chorégraphiques. Cette édition a procuré des moments de réjouissance et de fête, et a pu drainer un nombre important de danseurs par rapport à l'édition précédente. Les vertus artistiques et spirituelles de la chorégraphie africaine et européenne n'étaient plus à démontrer. Mais, pour exprimer cette richesse dans la diversité, toutes les troupes sont montées ensemble sur scène, donnant une toile d'art hors du commun. Cette édition a ainsi tenu toutes ses promesses. En marge de ce festival, le docteur Hani Abdelkader, qui a réalisé un livre intitulé la Danse populaire à travers les âges nous a indiqué que «ce patrimoine populaire ancestral d'une valeur culturelle et esthétique inégalable a tendance à dépérir faute d'efforts suffisants pour sa conservation». «Heureusement, les festivals organisés un peu partout lui prolonge la vie», ajoutera-t-il. L'auteur de cet ouvrage dont la publication est prévue incessamment, n'a pas manqué de noter qu'en Algérie on peut distinguer deux grands genres dans les danses populaires, à savoir les danses populaires traditionnelles et les danses populaires d'essence rurale. Le Dr Hani a expliqué que les danses populaires d'essence rurale restent les plus répandues, les plus riches à l'image de la danse kabyle avec ce pas léger et ce costume chatoyant des danseurs et danseuses donnant ainsi plus de vivacité. L'auteur a également évoqué la danse gnaoui, celle des Ouled Naïl, el allaoui à l'ouest, indiquant toutefois que ce panorama de danses populaires de l'Algérie ne saurait être exhaustif ni dans le dénombrement de ce riche patrimoine ni dans l'évocation de ses racines et de ses origines. Le Dr Hani a rappelé que ce riche patrimoine s'est constitué depuis des siècles par les différents apports humains qui ont fécondé cette terre, carrefour entre l'Orient, l'Europe et l'Afrique subsaharienne. «Ceci a eu pour effet de générer un fonds culturel étonnant par sa variété et sa dispersion à travers le pays», précisera-t-il.