Le problème des animaux errants, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne surgit pas uniquement durant la période des grandes chaleurs. Il est vrai que cette saison favorise les vecteurs de transmission de maladies, mais comme nous le précise M. Makhoukh, directeur général de l'établissement de l'Hygiène urbaine d'Alger (l'Hurbal), « nous intervenons tout au long de l'année ». L'Hurbal couvre les 57 communes de la wilaya d'Alger. L'une de ses principales fonctions est la capture d'animaux errants. Ces derniers sont placés dans la fourrière d'El Harrach, où ils seront, après 72 heures d'observation, euthanasiés. Il est vrai qu'imaginer un chien ou un chat éliminé de cette manière peut attendrir. Mais, sur ce point, notre interlocuteur se défend : « Ça nous fait de la peine de tuer tous ces animaux. » Le nombre d'animaux capturés est trop important. En effet, de janvier à juin dernier, le nombre de chiens et de chats capturés est, respectivement, de 3000 et 8000. Alors que 13 équipes fonctionnent avec des programmes annuels établis avec les bureaux d'hygiène communaux et de daïras (BHC et BHD), deux autres sont de « permanence » ; autrement dit, elles vont en mission lorsque les BHC, BHD ou encore, de simples citoyens signalent des cas. Il est bien loin le temps de son ouverture en 1996, où le service se composait de deux équipes : « La wilaya, explique-t-il, nous donne chaque année de plus en plus de moyens, et nous espérons arriver à une vingtaine d'équipes dans quelque temps. Notre objectif à court terme est d'ouvrir deux nouvelles fourrières, annexes de celle d'El Harrach, une à l'ouest et une autre au sud d'Alger. » Mais, malgré l'augmentation des capacités, le nombre d'animaux euthanasiés ne cesse de croître d'année en année. Le problème, comme l'affirme M. Makhoukh, est que le nombre d'animaux errants dans la wilaya, est sans cesse alimenté par ceux des wilayas limitrophes. Ils sont attirés par la nourriture et l'opulence des poubelles de la capitale. Les communes périphériques (Dar El Beïda, Zéralda, Draria, Rouiba, Birtouta…) sont donc les plus touchées. Le fait, que ces communes n'aient pas de services de capture efficaces, de fourrières…ne fait qu'augmenter le travail des équipes de l'Hurbal.