Les accidents de la route sont de plus en plus mortels. Les chiffres sont effarants. En dépit de la diminution du nombre d'accidents durant le premier semestre 2008 (18 775) par rapport à la même période de l'année dernière (18 928), celui des victimes connaît une importante hausse. Selon les statistiques du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), 1968 personnes ont trouvé la mort durant les six premiers mois de l'année, soit une augmentation de 7,25% par rapport à l'exercice précédent (1835 morts). Le nombre de blessés a aussi progressé de 7,17% en 2008 en comparaison avec les statistiques enregistrées à la même période de l'année dernière. C'est dans les zones rurales, lit-on dans le bilan du CNPSR, qu'il est enregistré le plus grand nombre d'accidents avec 10 263 contre 8512 dans les centres urbains. Ni la loi 04-16 portant dispositions du nouveau code de la route ni les mesures répressives appliquées contre les contrevenants n'ont pu réduire l'ampleur de l'hécatombe. Les Algériens continuent de rouler trop vite, mettant ainsi en danger leur vie et celle de leurs concitoyens. L'excès de vitesse et le dépassement dangereux sont à l'origine des accidents enregistrés. « Les chocs dans les accidents deviennent de plus en plus violents », attestent les participants à une conférence de presse animée, hier à Alger, à l'occasion du lancement officiel de la campagne de sensibilisation contre les dépassements dangereux. Les causes principales des accidents sont, selon eux, à 90,61% humaines, suivis de l'état du véhicule (5,06%) et de l'état de l'environnement (4,33%). Qualifié par certains de coercitif, le nouveau code de la route, mis en œuvre il y a deux ans, est, selon le représentant de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Kara Amar, inefficace. « Il est grand temps que le législateur algérien intervienne pour élaborer un code de la route conforme aux normes internationales », déclare-t-il, en précisant que des bus et des véhicules de transport en commun impliqués dans des accidents sont, entre autres, à l'origine de l'augmentation du nombre de victimes. Le responsable de la gendarmerie insiste, dans ce sens, sur la nécessité de réprimer les excès de vitesse et les dépassements dangereux. « Les dépassements dangereux sont à l'origine de 9 accidents sur 10 », déclare pour sa part Tahar Messaoud Nacer, sous-directeur du transport urbain et de la circulation routière au ministère des Transports. Selon lui, il faut évaluer le nouveau code de la route sur plusieurs aspects pour corriger les insuffisances constatées. Les moyens mis en œuvre pour ce code, explique ce responsable, demeurent insuffisants, citant le cas de l'observation de la route et de la quantité de radars placés à cet effet. « Nous avons 108 000 km de réseaux routiers. Combien de radars a-t-on mis en place pour observer toute cette distance ? », s'interroge-t-il. Outre les insuffisances du code de la route, les conférenciers mettent également en avant les carences en matière de formation des conducteurs au niveau des auto-écoles.